Ille-et-Vilaine

Mécanique

Témoignage Soprofame : « Grâce à l'impression 3D, nous avons rapatrié en France une production chinoise »

Par Baptiste Coupin, le 14 février 2018

Grâce à des délais de production divisés par huit, l’impression 3D a permis à Soprofame de relocaliser une production en France. Explications de Jean-Baptiste Frenel, le dirigeant de cette TPE bretonne de neuf salariés spécialisée dans la mécanique et l’usinage de précision.

Jean-Baptiste Frenel, directeur général de Soprofame (groupe Agimétal).
Jean-Baptiste Frenel, directeur général de Soprofame (groupe Agimétal). — Photo : Agimétal

« Nous avons investi dans une imprimante 3D, de type industriel, en 2015, pour un coût de 150 000 euros, que l’on espère rentabiliser en 2020. Moi, c’est quelque chose que je suivais depuis les années 2012. Je me suis dit que cela allait bousculer nos habitudes et changer les comportements de consommation de nos clients. On a préféré prendre les devants en allant vers cette technologie innovante pour produire différemment. Tout cela en l’associant à notre expérience d’usineur, technicien, mécanicien. On sous-traite à 100 %. Ce sont nos clients qui nous fournissent leurs plans. On utilise l’imprimante 3D pour du prototype, de la pièce finie, de l’outillage ou de la maintenance, réparation de pièces. C’est un service complémentaire. On permet à nos clients de fabriquer leurs produits propres. Dans les secteurs de l’automobile, des machines spéciales, de l’électronique ou du médical. »

Une technique économique

« Les points forts de l’impression 3D ? La flexibilité, et le prix qui va avec ! Si on compare l’injection plastique par rapport à l’impression 3D, par exemple, c’est que dans le premier cas on est obligé de faire un moule. Cela va coûter 5 000, 10 000, voire 100 000 euros, qu’il va falloir amortir en produisant des quantités de pièces. Alors qu’avec un fichier 3D, vous pouvez revoir 20 fois, 30 fois, 50 fois votre conception. En termes de rapidité, aussi, c’est un gros plus. Grâce à l’impression 3D, on a gagné un client dans l’électronique qui faisait fabriquer ses pièces antistatiques en Chine. On a raccourci les délais de huit semaines à une semaine. Donc une mise sur le marché du produit plus rapide pour eux… Maintenant, l’impression 3D ne fait pas tout. Il y a eu un effet buzz dans l’aéronautique mais ça ne remplace pas les méthodes traditionnelles : chaudronnerie, moule, laser. Il faut que les concepteurs de pièces, les dessinateurs, intègrent cela dans leur panoplie pour que la technologie monte en puissance. À notre niveau, on a aussi un rôle de conseil auprès de nos clients. En tout cas, l’impression 3D ne nous a pas enlevé d’affaires en usinage. Elle nous a clairement rajouté du chiffre d’affaires. »

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