À Saint-Armel, 26 800 tonnes de tomates sont conditionnées par Solarenn tous les ans, issues des productions de 32 maraîchers (à 90% situés en Ille-et-Vilaine). « Nous enregistrons une croissance à deux chiffres de nos surfaces de production (autour de +10%), souligne Christophe Rousse, président de la coopérative maraîchère qui fêtera ses 70 ans en 2018. Nous arriverons ainsi cette année à 60 hectares de plantations sous serres, et sept hectares supplémentaires seront aménagés l’an prochain ».
Segmentation pour se démarquer
Résultat, le chiffre d’affaires est en hausse de 10% lui aussi, à 42,9 millions d’euros pour 2016. Pour maintenir sa performance dans un marché chahuté, notamment à cause de l’arrivée de grosses productions étrangères sur le sol français (les Hollandais à Avranches, sur près de 40ha…), Solarenn compte mettre en avant ses variétés. Les produits de segmentation ont augmenté leur présence, et la tomate ronde ne représente aujourd’hui que 5% des produits ! 70 autres références sont donc mises en lots, barquettes, vrac, boîtes "shaker"…
Réorganiser et innover
« Mais pour conditionner ces produits, la coopérative a dû réorganiser ses lignes, explique le président. Nous avons investi un million d’euros en 2016 pour affecter un produit de segmentation à chacune de nos six lignes de conditionnement. Tout a été mis en ligne, ce qui n’était pas le cas auparavant ». Sont en effet arrivés de nouveaux produits comme les mini-poivrons trois couleurs, et l’augmentation de la part des fraises gariguettes (une nouvelle productrice arrive, sur 8 000m²). « Pour 2017, nous investissons encore 300 000 euros, cette fois-ci pour mécaniser davantage (afin de faciliter le travail des 45 salariés qui travaillent ici en moyenne) et pour acheter des palettiseurs », précise Christophe Rousse. Objectif : atteindre 50 millions d’euros de CA en 2020.
Implication dans la transition énergétique
D’autres investissements concernent cette fois-ci directement les producteurs: 60% des serres Solarenn sont aujourd’hui équipées de cogénération. Deux unités supplémentaires de méthanisation sont également en projet, ainsi qu’un projet innovant de « récupération d’énergie fatale (produite par un processus dont la finalité n’est pas la production de cette énergie) sur incinération, pour mise en production en 2018 ».