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Comment Vytruve révolutionne le métier d'orthoprothésiste avec son logiciel 3D
Rennes # Métallurgie

Comment Vytruve révolutionne le métier d'orthoprothésiste avec son logiciel 3D

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Start-up rennaise créée en 2020 par l’orthoprothésiste Erwan Calvier, Vytruve fait entrer ce métier de la santé dans une autre dimension : celle de la 3D et de la vie facilitée. Alors qu’elle a réalisé sa première levée de fonds d’1,5 million d’euros, la start-up s’ouvre déjà à l’international.

Erwan Calvier (au premier plan), fondateur de Vytruve, entouré d’une partie de son équipe — Photo : Virginie Monvoisin

Le créateur

Âgé de 31 ans, Erwan Calvier est orthoprothésiste, dirigeant de la société OPR créée en 2015 à Rennes (6 salariés). "Nous sommes une profession paramédicale mais pas libérale, et dépendons du secteur de la métallurgie, car au départ c’était les forgerons qui fabriquaient les prothèses", souligne Erwan Calvier. Son métier consiste à concevoir et fabriquer des prothèses pour les personnes amputées (à 90 % pour des membres inférieurs). Un exercice d’une précision extrême et artisanale, puisque chaque prothèse doit s’emboîter parfaitement dans l’os du patient.

Le projet

"Au quotidien, nous passons beaucoup de temps à réaliser des moulages avec des bandes de plâtre à poser sur le moignon du patient", explique le dirigeant. Pour tester une emboîture, d’abord réalisée en matière plastique avant d’être définitivement façonnée en fibre de carbone, l’orthoprothésiste doit rectifier plusieurs fois la forme. Face à ces difficultés et ce process lourd, Erwan Calvier, qui est par ailleurs passionné par le numérique, a décidé de créer un outil de précision pour se simplifier la vie. La solution Vytruve naît ainsi en novembre 2020. Il s’agit d’un logiciel qui permet de scanner un moignon en 3D et de définir la forme de la future prothèse, dont l’élément test sera ensuite imprimé en 3D. "Nous n’enlevons rien à la compétence et au savoir-faire de l’orthoprothésiste, mais cela permet une grande précision et donc un gain de temps, et de conserver les mesures grâce au scan." À titre d’exemple, le moulage qu’un orthoprothésiste fignole pendant 4 heures, Vytruve le réalise virtuellement 25 minutes ! Le professionnel n’a également plus besoin de réaliser la pièce test, Vytruve l’envoie en production chez un partenaire à Paris.

Les perspectives

Vytruve compte déjà 11 collaborateurs, dont des développeurs, et devrait atteindre 45 salariés d’ici à quatre ans. Car la start-up va adresser le marché des 300 orthoprothésistes français, mais aussi de tous les professionnels du monde. Pour cela, elle a levé 1,5 million d’euros en mars dernier, et vient de prendre ses quartiers dans ses nouveaux locaux au sein de l'immeuble Colivia à Via Silva (Cesson-Sévigné). "Nous commercialisons notre solution (chariot avec scanner, outils et logiciel) pour 9 900 euros, précise Erwan Calvier. Le praticien paie ensuite un abonnement de 950 euros par mois." Cette année, Vytruve table sur 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires (50 chariots vendus). Elle a déjà signé un contrat en Belgique et recrute en Allemagne et aux États-Unis, les plus gros marchés de la prothèse. En 2025, elle devrait ainsi atteindre les 11 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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