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Comment BS fait de la réalité virtuelle un levier de formation
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Comment BS fait de la réalité virtuelle un levier de formation

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L’entreprise BS, leader de la découpe industrielle en France, souhaite se développer davantage et recrute activement de nouveaux collaborateurs. Pour les former efficacement au métier de boucher industriel, BS a confié à la société Artefacto la conception d'un casque immersif de réalité virtuelle : un outil efficace et ludique qui porte ses fruits.

— Photo : BS

Les bonnes idées surgissent parfois sans crier gare. C’est en rangeant les câbles de jeux vidéos de ses enfants qu’Anne-Sophie Tyli-Robin, directrice générale de l'entreprise BS, leader en France de la découpe industrielle de viande, a réalisé que la réalité virtuelle pourrait bien être un levier efficace pour former les nouveaux collaborateurs. « Afin de tenir les stagiaires en haleine, je me suis dit qu’on pourrait mettre au point un outil ludique pour acquérir les gestes du métier de boucher industriel », explique la jeune dirigeante de 33 ans.

Basée au Mabilay, à Rennes, BS, anciennement Bouchers Services, est une entreprise familiale qui intervient sur 55 sites en France, dans le désossage, le parage et la découpe des viandes. L’entreprise, qui vient de fêter ses 40 ans, a le vent en poupe avec un chiffre d’affaires qui a atteint 56 M€ en 2017. « Nous voulons continuer à récupérer de nouveaux marchés. De plus en plus d’entreprises qui ne sous-traitaient pas auparavant font désormais appel à nous », rappelle la DG. Rançon du succès : les 1 300 salariés ne suffisent plus à répondre à la demande.

Imiter les gestes du boucher

Pour former de nouveaux bouchers, l’idée du casque immersif a fait son chemin. Pour le concevoir, Anne-Sophie Tyli-Robin s’est tournée vers l’entreprise rennaise Artefacto, une agence de conception et de production d’outils 3D, qui a planché pendant deux ans sur le projet.

Un module permet aux nouveaux collaborateurs de s’immerger tout d’abord au cœur d’un atelier : une véritable ruche ! « Le bruit est un paramètre important que nous n’avons pas négligé. La personne peut même être équipée de la tenue adéquate, afin d’être en totale immersion », souligne Olivier Bercot, responsable commercial d’Artefacto. L’intérêt de la réalité virtuelle ne s’arrête pas là : casque sur la tête, le collaborateur s’empare d’un couteau virtuel via la manette et imite les gestes d’un boucher. « Nous avons modélisé des carcasses de porc, de vache ou de veau. Cela permet au stagiaire de s’entraîner sans abîmer la matière », poursuit Olivier Bercot.

2 000 salariés d’ici 2020

BS compte bien sur ce nouvel outil pour accélérer son développement et recruter plus rapidement de nouveaux collaborateurs. « Nous souhaitons atteindre un effectif de 2 000 salariés d’ici 2020. 700 CDI sont à pourvoir et nous avons déjà embauché 320 personnes depuis début 2018 », explique Anne-Sophie Tyli-Robin. La formation a commencé pour la moitié d’entre eux et porte déjà ses fruits : « Les stagiaires sont impressionnés de la qualité de cet outil. Il a aussi été testé par des professionnels », se réjouit-elle.

« La réalité virtuelle est une nouvelle manière de vendre notre métier. »

Engagée au sein de Culture Viande, l’interprofession qui regroupe les principales entreprise françaises des viandes, la directrice générale de BS mise sur la qualité du travail fourni par ses équipes pour accroître le développement de son entreprise. Une véritable gageure. Mais la dirigeante est une convaincue : « Le secteur souffre d’une mauvaise image. Il faut redonner à nos collaborateurs la fierté de travailler dans ce domaine. La réalité virtuelle peut nous y aider : c’est une nouvelle manière de vendre notre métier. Une technique ultra-moderne apportée à des métiers hyper-traditionnels. »

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