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West Pharmaceutical investit 60 millions d’euros dans l’Aisne
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West Pharmaceutical investit 60 millions d’euros dans l’Aisne

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Le groupe américain West Pharmaceutical fabrique sur son site de Nouvion-en-Thiérache dans l’Aisne, des composants pour les seringues. Durant la période de Covid, son activité s’est fortement accrue. Afin d’anticiper de prochaines vagues de vaccination, l’entreprise investit 60 millions d’euros pour augmenter la production.

Le site de Nouvion-en-Thiérache est l’un des plus gros sites de production du groupe américain, West Pharmaceutical — Photo : Gregory PORTELETTE

En deux ans, les effectifs de l’usine West Pharmaceutical de Nouvion-en-Thiérache dans l’Aisne, sont passés de 600 à 800 salariés, ce qui en fait le premier employeur privé du département. L’usine, située en pleine campagne, qui s’étend sur un peu moins de 10 hectares, est l’un des 5 sites de production les plus importants du groupe américain West Pharmaceutical (2,83 milliards de CA en 2020 et 10 000 salariés, cotée à la bourse de New-York), qui en possède 25 dans le monde. Ici sortent chaque jour des centaines de milliers de composants pour les solutions injectables en élastomère : bouchons, pistons pour les seringues, protections d’aiguilles, essentiellement. Durant la crise sanitaire, "l’usine a fonctionné en 24 sur 24, 7 jours sur 7 pour faire face à la hausse de la demande, car nous travaillons pour une douzaine de partenaires internationaux, soit la majorité des fabricants de vaccins contre le Covid-19. Cette hausse a été significative", souligne Christophe Amalric, le directeur, qui ne souhaite pas communiquer de chiffres précis, "dans ce secteur très concurrentiel".

17,5 millions d’euros de France Relance

Pour faire face à la demande qui tend à être exponentielle, West Pharmaceutical va investir 60 millions d’euros dans son usine de l’Aisne, "un plan qui s’étalera sur 3 à 4 ans", dont 17,5 millions d’euros sont financés dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) par le ministère de l’Économie et Bpifrance. "Cet investissement était envisagé sur le long terme, mais il a été accéléré par cette aide de France Relance", précise le dirigeant. Si l’entreprise ne peut communiquer précisément sur les investissements, elle indique toutefois que "de nouveaux laboratoires de contrôle seront construits, des outils seront automatisés et robotisés pour réduire la pénibilité des salariés". L’accent sera également mis sur les sources d’énergie, l’alimentation en gaz des machines basculera vers l’électrique, pour augmenter la productivité et diminuer les émissions de CO2.

Le dirigeant prévoit également de recruter une centaine de personnes dans les 3 à 5 ans, tous secteurs confondus, pour faire face à la croissance de la production. D’où un changement de stratégie pour l’entreprise, qui jusqu’alors restait discrète, et qui commence à communiquer. "Avec les difficultés de recrutements que l’industrie connaît, détaille Christophe Amalric, il faut que l’on attire de nouveaux talents, dans un secteur très rural. Cela dit, depuis quelques mois, avec la crise, j’observe une tendance : les personnes cherchent à la fois des postes stimulants, et le cadre de vie qui va avec. C’est notre atout". L’entreprise anticipe donc une potentielle nouvelle vague de vaccination contre le Covid-19, et aussi "même si c’est plus aléatoire, l’arrivée de nouvelles épidémies. Mais quoi qu’il arrive, nous aurons toujours une demande pour les maladies traitées par voie injectable, notamment les maladies respiratoires, dans les années à venir".

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