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La Biscuiterie Dutoit regarde vers le Japon
Aisne # Agroalimentaire

La Biscuiterie Dutoit regarde vers le Japon

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Fabricant de prêt à garnir pour les professionnels des métiers de bouche, la PME de Bohain-en-Vermandois (Aisne) ne cesse de se développer. En 2021, elle prévoit de doubler sa capacité de production et d’accroître ses exportations vers le Japon.

— Photo : CCO Creative Commons

« Les premières années ont été compliquées, il a fallu faire ses preuves », admet Emmanuel Daumy. Cet ancien cadre dans l’industrie agroalimentaire a repris la Biscuiterie Dutoit en 2006, avec sa femme, pharmacienne. L’entreprise, spécialisée dans les feuilletages et le prêt à garnir, compte alors une dizaine de salariés et un chiffre d’affaires de 800 000 euros. « Nous avons basé notre stratégie sur 3 axes : restaurer la qualité, innover pour se distinguer et faire savoir », détaille l’entrepreneur.

Il utilise notamment son ancien réseau pour trouver de nouveaux clients, « j’avais dans mes contacts des commerciaux avec qui j’avais travaillé, je les ai appelés et ils m’ont mis en relation avec des industriels. Au début, ceux-ci nous regardaient comme des « petits », nous avons tâtonné, mais ça a décollé à partir de 2009, et aujourd’hui nous réalisons 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 25 salariés ».

Doubler la capacité de production

Côté clientèle, une grande moitié se compose de traiteurs industriels. Il s’agit ensuite de grossistes, qui revendent eux-mêmes les produits à des traiteurs. Le carnet de commande est toujours bien rempli, si bien que la biscuiterie se sent à l’étroit dans son usine de l’Aisne. « Nous allons augmenter notre surface en 2021, d’ici septembre, explique Emmanuel Daumy, on passera de 1 000 à 2 000 m² et on doublera notre capacité de production », annonce le dirigeant.

Il prévoit aussi d’installer de nouvelles machines pour mécaniser certaines tâches manuelles et pénibles pour les salariés. Le tout pour un investissement de 1,6 million d’euros, financé par des emprunts bancaires et par une subvention du plan de relance, mis en place dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. « Sans cette subvention, nous aurions fait les travaux beaucoup plus tard, admet-il, car cela reste une prise de risque importante », souligne-t-il.

Un démarrage au Japon

S’agrandir mais rester à taille humaine, c’est aussi le credo de l’entrepreneur. « Nous nous situons entre le gros artisan et le petit industriel, et cela nous permet d’être très réactifs, indique Emmanuel Daumy. Si un client nous demande du sur-mesure, nous pouvons répondre très vite à la demande, c’est ce qui fait que l’on se démarque de nos concurrents ». La PME a très peu de force de vente, « c’est le bouche-à-oreille qui fonctionne ». Un bouche-à-oreille qui est allé jusqu’au… Japon.

« Des clients sont venus nous chercher il y a quatre ans, pour des produits très techniques, des feuilletages inversés pour la pâtisserie japonaise », raconte-t-il. Une opportunité dont le dirigeant s’est saisi. Emmanuel Daumy souhaite développer l’export vers ce pays, pour ces produits techniques, mais aussi pour les feuilletages directs, sur demande des Japonais, pour les chaussons aux pommes, les galettes des Rois etc. D’ici deux ans, il vise deux containers par mois exportés au Japon, et 800 000 euros de chiffre d’affaires réalisé chaque année avec ce seul pays.

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