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Reprise par Sofipêche, l'ex-usine de Mowi Appéti'Marine affiche ses ambitions
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Reprise par Sofipêche, l'ex-usine de Mowi Appéti'Marine affiche ses ambitions

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Associée à Sofipêche, la nouvelle direction d'Appéti’Marine a repris en août l’usine de transformation de saumon Mowi à Dunkerque. Un site en proie aux difficultés qu’elle entend bien redynamiser, sur un marché en pleine expansion.

Le tartare de saumon surgelé est l'un des produits phares d'Appéti'Marine, qui entend diversifier son offre en termes de recettes comme de matières premières — Photo : CC0

Jacques Wattez, le président de l'entreprise boulonnaise Sofipêche (140 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires), s’est associé à Audrey Moitry pour reprendre à Dunkerque l’usine Appéti’Marine du géant norvégien Mowi (ex-Marine Harvest), spécialiste du saumon surgelé. Fondé en 1993, ce site est spécialisé dans la transformation de saumon pour en faire des tartares et autres paupiettes, destinés aux rayons surgelés de la grande distribution.

Un métier peu intéressant pour le groupe norvégien, plutôt spécialisé dans le filetage et la vente de produits bruts. "L’usine était en perte de chiffre d’affaires et de rentabilité depuis des années, jusqu’à tomber à 9,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, avec des pertes très importantes. Comme souvent dans les grands groupes, quand un site n’est pas exactement aligné sur l’ensemble, les investissements financiers et humains ne suivent pas. Pourtant, le site a des atouts forts", analyse Audrey Moitry, actionnaire à 25 % et nouvelle directrice générale d’Appéti’Marine. Forte d’une solide expérience de direction de sites dans l’agroalimentaire, au sein de grands groupes comme de PME, la dirigeante a déjà mis au point un plan de bataille pour ramener Appéti’Marine à la profitabilité d’ici trois ans.

Repenser les process

Pour gagner en rentabilité, Audrey Moitry compte avant tout revoir les process de l’usine, dont l’intégralité des 59 salariés a été reprise. "Il y a de la performance à aller chercher en production, en repensant les espaces, l’ergonomie, les flux", juge-t-elle. "Mais dès 2022, il va falloir investir dans l’outil, qui vieillit. Les technologies changent, notamment sur les emballages. J’aimerais évoluer vers des matières recyclables, avec moins de plastique", détaille la dirigeante.

L’augmentation des volumes est également un enjeu important : l’usine, qui traite actuellement 600 tonnes de poisson par an, est en sous-régime. "Nous sommes loin de la saturation, l’usine tourne en 1/8. Nous aurions aisément la capacité de tripler notre production, en diversifiant notre clientèle comme nos produits", explique Audrey Moitry.

Élargir les canaux de distribution

Historiquement cantonnée à une clientèle de grandes surfaces et de magasins de produits surgelés, Appéti’Marine souhaite élargir rapidement ses canaux de distribution. "Nous voulons avant tout sécuriser l’existant, et notamment notre partenariat avec Picard, qui pèse pour 50 % dans notre chiffre d’affaires. En parallèle, nous allons nous lancer dans la prospection et l’innovation", résume la dirigeante. La restauration serait notamment un débouché intéressant pour l’usine, qui proposera sous peu un catalogue renouvelé.

Essentiellement centré sur le saumon sous l’ère Mowi, Appéti'Marine va bénéficier des synergies avec Sofipêche et sa flotte de bateaux de pêche. Des poissons blancs, dorades, raies ou limandes, devraient apparaître sur les lignes, pour être accommodés dans des recettes innovantes, élaborées avec des chefs.

Enfin, Appéti’Marine, qui compte déjà un beau portefeuille de clients à l’international, comme Sainsbury’s en Angleterre, ou Delhaize en Belgique, compte aussi développer de nouveaux pays à l’export, en Europe de l’Est ou du Nord.

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