La solution pour désengorger la métropole lilloise, tout en roulant propre, pourrait bien être aérienne. Un projet de navettes suspendues à un rail, à près de 10 mètres au-dessus du sol, est actuellement à l’étude. Il s’agit du projet Supraways, porté par la start-up lyonnaise du même nom. Son dirigeant, Claude Escala, a rencontré, fin septembre, différents acteurs économiques lillois.
A l’issue de cet échange, la Fédération des promoteurs immobiliers Région Hauts-de-France a décidé de financer une étude de faisabilité, à hauteur de 25 000 € environ. Celle-ci concerne la réalisation d’une ligne entre Lille et Lesquin, qui permettrait de rejoindre l’aéroport en 7 minutes, mais aussi vers Douai et Lens. Entre ces destinations, les navettes transporteraient des personnes ou des marchandises. Les résultats de cette étude seront connus d’ici à la fin de l’année.
Le soutien des acteurs économiques régionaux
Le projet, bien qu’encore incertain, suscite déjà l’enthousiasme des acteurs économiques régionaux. Sur son compte Twitter, le président du Medef Grand Lille, Yann Orpin, souligne que : « Le monde économique est mobilisé pour soutenir le "Supraways" un mode de transport écolo et économique, pour décongestionner Lille et être un territoire attractif. » Il évoque ensuite « la création d’une task force composée du Medef Grand Lille, de la CCI Hauts-de-France, d’Entreprises & Cités et de la Fédération des promoteurs immobiliers. »
Au moment où nous rédigeons ces lignes, la position du Conseil régional est encore attendue. Supraways a déjà de nombreux atouts à faire valoir, comme son coût au km, de 10 à 12 M€, bien inférieur à celui du métro (100 à 300 M€) ou du tramway (près de 30 M€).
Une intelligence artificielle aux commandes de Supraways
Concrètement, Supraways se compose d’un rail, situé au-dessus des espaces publics et soutenu par des piliers tous les 35 mètres, et de navettes de la taille d’une voiture. Celles-ci sont capables de transporter 7 à 9 passagers, à près de 50 km/h et sans conducteur. Ce réseau de transport est conçu pour être géré par une intelligence artificielle, qui limite les temps de transport et d’attente. Une navette est envoyée au passager quand il en exprime le besoin et l’emmène vers sa destination sans correspondance. Ce réseau est équipé de panneaux photovoltaïques, qui permettent une propulsion électrique des navettes.
En dehors des heures de pointe, les navettes transporteront des marchandises, une manière de rentabiliser le réseau. Une navette pourrait ainsi supporter 2,5 tonnes de marchandises.
