Il y a près de vingt ans, le groupe allemand Daw (1,7 milliard de chiffre d'affaires), premier producteur de peintures pour bâtiments en Europe, a choisi d’implanter son unique usine française à Boves (Somme), sous la marque Caparol. Chaque année, 12 000 tonnes de peintures sortent de ce site, qui emploie 100 collaborateurs.
Pénurie de matières premières
La crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur l’activité de la PME en 2020. "Nous avons continué à travailler, détaille Hugues Le Metter, directeur de Daw France. Nos points de vente sont restés ouverts et nous avons enregistré en un an une progression de 10 % de notre chiffre d’affaires, qui a atteint 40 millions d’euros." Mais Caparol doit actuellement faire face à une autre crise, celle de la pénurie des matières premières. "Les prix de certaines résines ont augmenté de 50 %", constate Servane d’Herouel, la directrice marketing.
Daw, "qui a plus de poids que nous au niveau des fournisseurs", ajoute-t-elle, a donc partagé ses matières entre les différentes usines en Europe. "Nous avons dû augmenter nos prix de six points, regrette Hugues Le Metter. Nous espérons ne pas avoir à faire plus." Malgré ce contexte, le dirigeant maintient son objectif : doubler les parts de Caparol sur le marché français et les faire passer, d’ici cinq ans, de 5 à 10 %. Son secteur est très concurrentiel, avec des poids lourds comme PPG ou encore Tollens. "Nous ne serons jamais numéro un, mais nous voulons devenir une référence", appuie le dirigeant.
Mieux mailler le territoire
En parallèle, la production de Caparol doit augmenter de 50 % d’ici cinq ans, en s’appuyant notamment sur une "forte démarche RSE", engagée depuis 2020. La chaîne logistique a été revue : "nous regroupons les commandes pour réduire les coûts de transport et l’impact carbone", détaille Hugues Le Metter. 100 000 euros ont été investis pour réduire la consommation d’énergie (Led, nouveaux radiateurs etc.). Un audit énergétique est aussi en cours, pour déterminer les travaux d’isolation à réaliser dans l’usine. D’autres investissements sont prévus pour améliorer les conditions de travail, et ainsi augmenter la productivité. Certains postes seront automatisés, comme la mise en palette, et un exosquelette sera installé "pour les salariés en teinte, car un pot de 15 litres de peinture pèse 20 kg".
Le dirigeant veut aussi mieux mailler le territoire via les distributeurs. "Aujourd’hui, il y a une cinquantaine de villes de plus de 100 000 habitants où nous ne sommes pas présents. Le confinement a été l’occasion pour nous de former davantage nos commerciaux sur l’aspect technique de nos produits", décrit Hugues Le Metter. C’est sur la carte environnementale que l’entreprise compte appuyer son développement. "Le groupe Daw produit depuis plus de trente ans des peintures acryliques à très faible teneur en composés organiques volatils (COV), mais aussi des peintures dépolluantes pour l’intérieur, des lasures contenant de l’huile de cameline, pour remplacer la résine chimique", détaille la directrice marketing.