Saunier Duval, filiale du groupe allemand Vaillant, a annoncé en mars 2023 un plan d’investissement de 30 millions d’euros sur deux ans pour porter les capacités de production de son usine nantaise, site historique de la marque depuis 1968, à 160 000 pompes à chaleur (PAC) par an. Cet objectif n’est pas remis en cause malgré la baisse de forme récente du marché qui a conduit à des mesures de chômage partiel fin octobre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette méforme : l’inflation, les modifications des aides à la rénovation énergétique, la chute des transactions immobilières, les stocks constitués par les grossistes dans la période post-Covid… "Nous pensons que ce phénomène est conjoncturel et que le marché va repartir. Nous avons été confortés par la déclaration du Président de la République, fin septembre, qui a indiqué vouloir tripler la production de pompes à chaleurs fabriquées en France, avec un objectif d’un million d’ici 2027", analyse Yuna Josse, directrice générale de Saunier Duval Nantes.
Doublement de la production en 2022 et 2023
Le site nantais, qui produit des pompes à chaleur depuis 2010, a accéléré sa montée en capacité ces dernières années. "Nous avons fabriqué 30 000 pompes à chaleur en 2021, 60 000 en 2022. Nous devrions atteindre 120 000 unités produites mi-2024. Notre usine est le plus grand site français de fabrication d’unités extérieures de pompes à chaleur air / eau, incluant notamment les pompes à chaleur au fluide naturel R290, jusqu’à 700 fois moins émissif que les fluides traditionnels", précise Yuna Josse. Les modules intérieurs sont, pour leur part, fabriqués principalement dans les usines du groupe Vaillant en Slovaquie. Parallèlement, la production historique de chaudières murales à condensation passera de 300 000 à 200 000 unités cette année. "Saunier Duval est le numéro un sur ce marché. Les appareils qui sortent de notre usine nantaise sont destinés essentiellement au marché nantais", commente la dirigeante.
Réorganisation industrielle
Le programme d’investissement accompagne la réorganisation de l’outil industriel dans cette bascule de la production vers les pompes à chaleur. Un nouveau bâtiment de 2 000 m², actuellement en construction, accueillera à l’été 2024 une ligne de peinture. Le stockage de gaz est enterré. Et de nouvelles lignes de production de pompes à chaleur seront installées. Au total, le site emploie 900 salariés en CDI, renforcés par 300 à 350 personnels intérimaires.
Labellisé "Vitrine industrie du futur", il poursuit, par ailleurs, ses travaux de R & D et d’innovation pour le compte de l’ensemble du groupe Vaillant. "Nous cherchons à faire évoluer nos chaudières pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, les rendre compatibles au biogaz et à l’hydrogène ou encore développer leur connectivité. La digitalisation et le déploiement des technologies de l’industrie 4.0, telles que la maintenance prédictive ou l’utilisation de la data, nous ont permis de dégager 30 % de gains de productivité sur nos lignes de pompes à chaleur. L’objectif est d’en diminuer le prix pour vendre plus", expose Yuna Josse.
