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British Steel choisi pour reprendre l'aciérie Ascoval
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British Steel choisi pour reprendre l'aciérie Ascoval

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Le groupe franco-anglais British Steel, seul candidat encore en lice, a été autorisé jeudi 2 mai à reprendre l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, à peine plus de deux mois après la défection d'Altifort. British Steel veut y développer la production de rails ferroviaires et de fils machine à partir d’acier recyclé.

L'aciérie de Saint-Saulve et ses 270 salariés ont été repris, moyennant un investissement de 94,5 M€, par British Steel, filiale du groupe Greybull Capital. — Photo : Altifort

Cela pourrait ressembler à un happy end, même s’il faudra sans doute du temps aux salariés de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes, pour y croire dur comme fer. Jeudi 2 mai, le tribunal de grande instance de Strasbourg a autorisé British Steel à reprendre l’aciérie et l’ensemble de son personnel, passé de 281 à 270 personnes après des démissions et des départs en retraite. Le groupe franco-britannique était le dernier repreneur en lice, et l’opération pourrait bien marquer le point final d’un feuilleton qui aura duré plus d’un an.

Un groupe anglais dirigé par deux Français

Après la défection surprise d’Altifort, quelques mois à peine après la validation de son plan de reprise par la justice, cinq repreneurs s’étaient montrés intéressés par l’aciérie, réputée l’une des plus modernes d’Europe. C’est donc British Steel qui a remporté la mise. Cette ancienne entreprise publique britannique, privatisée en 1988 avant d’être absorbée par Tata Steel, a été rachetée en 2016 par Greybull Capital, via sa filiale Olympus Steel. Le groupe, cofondé et dirigé par deux Français, les frères Meyohas, a depuis racheté plusieurs aciéries en Europe. Greybull Capital compte aujourd’hui 5 000 salariés, et produit 2,8 millions de tonnes d’aciers par an, pour un chiffre d’affaires consolidé de 1,6 milliard d'euros en 2018.

Historiquement spécialisée en aciers longs, British Steel veut développer à Saint-Saulve la production, à partir d’acier recyclé, de rails ferroviaires et de fils machine. L’aciérie pourra bénéficier de la présence du groupe à l’international et de son bureau de R & D, pour développer des aciers spéciaux de haute qualité, à même de satisfaire de nouveaux marchés, assure un communiqué.

94,5 M€ investis au total

British Steel annonce investir 47,5 M€, en fonds propres et en emprunts bancaires, pour permettre au site de produire, sous son nouveau nom de « British Steel Saint-Saulve », 600 000 tonnes par an d’ici à 2021. En 2018, Ascoval avait produit 208 000 tonnes d’acier. Le groupe repreneur est accompagné dans la reprise par l’État, qui a promis de verser 25 M€, la Région Hauts-de-France, qui s’engage a hauteur de 12 M€, et Valenciennes Métropole, qui investit 10 M€. Le budget total consacré à la reprise s’élève donc à 94,5 M€, quand Altifort promettait d’investir, à terme, 152 M€.

Roland Junck, président du conseil d'administration du groupe British Steel, souligne d’ailleurs dans un communiqué : « Nous nous réjouissons de participer à l’écriture d’une nouvelle page pour Ascoval. Nous avons été très impressionnés, malgré les difficultés traversées, par le dynamisme, la motivation exemplaire et les qualités techniques des équipes, ainsi que par le soutien de toutes les parties prenantes. »

« Nous sommes très heureux et soulagés de passer sous l’étendard British Steel, qui compte parmi les principaux fabricants d’aciers en Europe et spécialistes des produits longs. Le projet est solide en termes de développement industriel, il permet d’assurer la stabilité financière de l’aciérie, le maintien de tous les emplois et offre des garanties de pérennité avec de nombreuses synergies commerciales, en recherche & développement, et à l’international, » complète pour sa part Cédric Orban, le PDG d’Ascoval, qui conservera la direction de l’aciérie.

La reprise sera effective le 15 mai.

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