La deuxième région automobile française reste solide, malgré les 5.000 postes perdus en 5 ans. Le Nord-Pas-de-Calais compte sept sites de constructeurs nationaux, comptabilisant près de 19.000 salariés, et 276 établissements liés à la filière où 17.700 salariés travaillent. Pour l'ensemble de la filière, c'est 36.600 salariés dédiés à la production automobile en 2011 sur les 49.000 employés.
Manque de compétitivité
Les problèmes de compétitivité de la filière automobile française perdurent. Les constructeurs régionaux sont en perte de vitesse et suivent le panorama national (1,9 million de véhicules légers ont été produits en France en 2011, contre 3,5 millions avant la crise). La baisse de la production au niveau régional est perceptible : comparativement aux 923.000 véhicules assemblés en 2007, on en compte 570.000 en 2011.
Stabilisation des effectifs
Avec 36.600 salariés travaillant pour l'automobile, la filière régionale tend à stabiliser ses effectifs et sa structure après une forte baisse en 2010 qualifiée de « phase d'adaptation ». Les effectifs totaux dédiés à la filière automobile sont passés de 44.600 salariés en 2007 à 39.500 en 2008, 35.220 en 2009, 36.380 en 2010 pour atteindre les 36.620 de 2011, derniers chiffres connus à l'Insee. Le coeur de la filière, composé des constructeurs et de 82 unités consacrant au moins 80 % de leur chiffre d'affaires à l'activité automobile pèse plus de 31.000 salariés et génère près de 85 % des effectifs de la filière automobile.
1 M d'heures chômées
Les métiers de la plasturgie et de la métallurgie sont les deux secteurs déterminants. Le recours au chômage partiel, qui avait explosé en 2009 avec plus de 8 millions d'heures consommées, s'est stabilisé en 2013 autour du million d'heures.
Le pari de l'attractivité
Consciente de ses difficultés, la filière automobile s'est engagée dans trois plans en région : le pacte automobile, le plan Asparance et le plan automobile à l'été 2012. En tout, « 1,7 milliard d'euros ont été investis par les industriels dans la filière automobile régionale » souligne le rapport de l'Insee. « On est mieux préparé que d'autres pour l'avenir et devenir la première région européenne automobile », estime Luc Messien, directeur général du Pôle automobile régional. Même si les constructeurs considèrent l'environnement économique incertain comme étant le principal frein à l'adaptation de leur établissement, que ce soit en termes d'innovation ou d'implantation à l'étranger. Ils sont 85 % en 2011 à mettre en avant ce principal obstacle, contre 69 % en 2007. La détérioration de cette incertitude passe avant les contraintes fortes des fournisseurs (26 % en 2011, 41 % en 2007), les retards de paiement (21 % en 2011, NC en 2007) ou encore le manque de qualification du personnel (11 % en 2011, 20 % en 2007).
ANALYSE Cinq ans après la crise, la filière automobile s'autorise un bilan teinté d'optimisme. Explications avec le dernier sondage de l'INSEE.
