Trois TPE et PME sur quatre vont retrouver en 2022 leur niveau d'activité d'avant crise
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Trois TPE et PME sur quatre vont retrouver en 2022 leur niveau d'activité d'avant crise

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Même si certains secteurs comme le tourisme continuent de souffrir de la crise, la plupart des petites et moyennes entreprises françaises devraient au moins retrouver cette année leur chiffre d’affaires de 2019. C’est ce que révèle une étude du Cercle Perspectives.

Huit entreprises sur dix ayant des projets de recrutement indiquent éprouver des difficultés pour attirer candidats à l’embauche — Photo : Quality Stock Arts

Deux ans après le déclenchement d’une crise sanitaire mondiale sans précédent, comment se portent les entreprises françaises ? Pour répondre à cette question, Le Cercle Perspectives, une association regroupant 17 cabinets d’expertise-comptable français (pesant 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires), a mené une enquête auprès de 4 400 TPE et PME. Principal enseignement de cette étude à laquelle ont répondu 85 % de structures de moins de 10 salariés : une écrasante majorité d’entreprises se porte au moins aussi bien qu’avant l’épidémie de Covid et entrevoit l’avenir avec confiance.

67 % des dirigeants tablent sur une croissance de leur activité

Et pour cause : 73 % des TPE et PME interrogées estiment que leur chiffre d’affaires sera en 2022 supérieur (pour 44 %) ou égal (pour 29 %) à celui d’avant crise. "C’est un chiffre qui ne me surprend pas tant que cela. Nos cabinets analysent au quotidien les comptes des entreprises et nous constatons que les entreprises françaises se portent plutôt bien, à l’exception de quelques secteurs en souffrance comme l’événementiel, le spectacle ou le tourisme", indique Laurent Chapart, président du Cercle Perspectives et PDG du cabinet d’expertise-comptable Cogep. Dans l’hébergement et la restauration, par exemple, deux entreprises sur trois affirment que leur chiffre d’affaires n’aura pas retrouvé cette année son niveau d’avant crise. Ailleurs, le moral est globalement bon, voire très bon : 67 % des dirigeants tablent sur une croissance de leur activité, 74 % ont confiance en la solidité financière de leur structure et 79 % ont globalement confiance dans l’avenir.

Capacité d’adaptation

Comment expliquer cette activité au beau fixe ? "L’État n’est pas étranger à cette situation. Les mesures de soutien massif mises en place ont permis aux TPE et PME de passer la crise", explique Laurent Chapart. La politique du quoiqu’il en coûte s’est notamment traduite par une baisse record du nombre de défaillances en France et par une limitation des licenciements, ce qui a permis aux entreprises de rebondir rapidement dès les premiers soubresauts de reprise. Ces aides financières n’expliquent évidemment pas tout. Laurent Chapart salue "la capacité d’adaptation extraordinaire des TPE/PME". Au plus fort de la tempête, elles ont su se réinventer, comme l’illustre un chiffre de l’enquête du Cercle Perspectives : 92 % des entreprises interrogées ont fait évoluer leurs offres sur internet. Du coup, malgré un contexte tendu, huit TPE et PME sur dix estiment avoir préservé ou amélioré leur relation clients.

Les points noirs : recrutement, hausse des prix et PGE

Si les carnets de commandes sont plutôt bien garnis et les perspectives prometteuses pour beaucoup d’entreprises, plusieurs défis s’offrent à elles. Sept entreprises sur dix déclarent ainsi être perturbées par la pénurie de matériaux. Huit sur dix se disent impactées par la hausse des prix et estiment nécessaire de devoir la répercuter sur leur prix de vente. Et huit entreprises sur dix ayant des projets de recrutement indiquent éprouver des difficultés pour attirer les candidats à l’embauche.

Ces défis, un certain nombre d’entreprises doivent les affronter avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, du fait de leur niveau d’endettement. Selon l’étude, 84 % des TPE et PME interrogées ayant contracté un prêt garanti par l’État ne l’ont pas encore remboursé. Le remboursement pourrait s’avérer compliqué pour une entreprise sur trois. Une proportion qui n’effraie pas outre mesure Laurent Chapart : "Ce n’est pas parce que les entreprises ont des inquiétudes qu’elles ne vont pas arriver à rembourser le PGE. Il y aura sans doute de nouvelles négociations avec les banquiers. Malgré cela, certaines entreprises mettront un genou à terre, mais c’est la vie. Il ne faut pas oublier que si la mortalité des entreprises est très faible, c’est parce que tout le monde a été soutenu par l’État. Mais nous allons revenir à une situation normale."

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