PME/ETI : la stratégie du gouvernement pour relancer les exportations
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PME/ETI : la stratégie du gouvernement pour relancer les exportations

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Pour enrayer le creusement du déficit commercial (62,3 milliards d'euros en 2017), le gouvernement s'attelle au chantier de l'export. Le Premier ministre a ainsi annoncé une série de mesures pour relancer le commerce international des entreprises tricolores. Elles concernent la formation, les aides aux investissements, la simplification des démarches administratives ou encore la création de structures d’accompagnement pour les entreprises désireuses de s’exporter.

Photo : StockSnap - Pixabay CC0

En France, seulement 125 000 entreprises se sont lancées dans l’aventure de l’export, contre 250 000 en Italie et 400 000 en Allemagne d'après des chiffres annoncés par le gouvernement. Parmi elles, seulement 14 % sont des PME et 32 % des ETI. Un constat qui a poussé l'exécutif à présenter une nouvelle stratégie pour le commerce extérieur avec, en ligne de mire, le développement de l'export des entreprises de taille moyenne.

Une assurance prospection simplifiée

Se lancer dans l’export entraîne forcément de gros investissements pour les PME et ETI. Le gouvernement fait le choix de « conforter le rôle d’interlocuteur » de Bpifrance en la matière. La banque publique d'investissement « assure désormais la diffusion des garanties publiques à l’export, gérées au nom de l’État par sa filiale Assurance Export », a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe le 23 février. Autre mesure : l’amplification et la simplification de son assurance protection de Bpifrance, dont 12 000 entreprises sont déjà bénéficiaires. Les entreprises pourront désormais avoir une visibilité sur le montant des dépenses garanties et obtenir une avance immédiate de 50 % du budget.

Un "guichet export" unique dans chaque région

Le gouvernement souhaite aussi rationaliser le nombre d'interlocuteurs des entreprises sur le sujet de l'export, jugés trop nombreux et trop éclatés. Pour éclaircir et simplifier les démarches, les acteurs de l’export - CCI, Business France, opérateurs publics, agences régionales de développement ou encore fonds d’investissement - seront regroupés en un guichet unique dans chaque région administrative, « sous l'autorité stratégique » de ces dernières. Une première déclinaison a été lancée en Normandie le 23 janvier, et la Région Paca est déjà sur les rails pour lancer son propre dispositif.

Une fois présentes à l’étranger, les entreprises pourront faire appel à un correspondant unique par pays (Business France, chambres de commerce françaises à l’international, sociétés de commerce international etc). Une expérimentation sera conduite dans huit pays cette année (Singapour, Japon, Philippines, Hong-Kong, Russie, Norvège, Belgique, Espagne).

Pour s'informer au plus vite, une plateforme numérique des solutions sera également mise en ligne. Elle regroupera l’ensemble des offres d’accompagnement et de financement à l’export.

Un dispositif premium pour les exportateurs

Le gouvernement annonce la création d'un nouveau dispositif de financement, le "Pass Export", qui prend la forme d’un partenariat négocié entre l’État et un exportateur pour une durée de trois à cinq ans. L’entreprise signataire bénéficie d’une couverture en garanties publiques et, en contrepartie, s’engage à « respecter un niveau minimum de part française en moyenne sur l’ensemble des contrats soutenus financièrement par l’État pendant la durée du passeport ». Le groupe Piriou, chantier naval basé à Concarneau (Finistère), est la première entreprise à inaugurer ce "Pass Export".

Des formations à l'export

Pour "décomplexer" les dirigeants d'entreprise vis-à-vis d'un développement à l'international, le Premier ministre souhaite mettre en place un « parcours de formation à l’export spécifiquement dédié aux TPE, PME et ETI » qui sera dispensé par les CCI et les Conseillers du commerce extérieur de la France et actuellement en cours d'élaboration.

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