Lancement d’un plan pour favoriser le rétrofit automobile en France
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Lancement d’un plan pour favoriser le rétrofit automobile en France

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Le gouvernement vient de lancer un plan d’action pour tenter de développer l’offre de rétrofit en France, une pratique consistant à retirer le moteur thermique d’un véhicule et le remplacer par une motorisation fonctionnant aux énergies décarbonées.

Les entreprises peuvent bénéficier d’une aide de 2 500 euros pour le rétrofit d’une voiture et de 9 000 euros pour un véhicule utilitaire — Photo : Sirichai

C’est un très jeune marché que le gouvernement tente de développer. Le rétrofit, qui consiste à remplacer le moteur thermique d’un véhicule en circulation par un moteur électrique, n’a été autorisé en France qu’au printemps 2020. Il ne s’agit encore que d’un "marché de niche", dans lequel gravite une poignée de PME, à l’instar de la société 2CV Méhari Club Cassis, et quelques jeunes pousses, comme le normand Lormauto ou comme la start-up aixoise Qinomic, dont l’offre de rétrofit pour véhicules utilitaires fait l’objet d’un partenariat avec Stellantis. Le développement de ce marché intéresse le gouvernement pour des raisons environnementales, le rétrofit contribuant à décarboner le secteur des transports. Et, si en 2035 la vente de voitures thermiques neuves sera interdite en Europe, quelque 20 millions de véhicules à moteur thermique continueront à sillonner les routes françaises à cette date.

Primes et simplifications réglementaires

Pour développer l’offre de rétrofit automobile, le gouvernement vient de dévoiler, fin avril, son plan d’action. Premier axe : le renforcement de primes destinées à encourager particuliers et entreprises à passer à l’électrique. Certaines aides ont gagné jusqu’à 1 000 euros depuis le début de l’année. L’aide peut ainsi se monter à 6 000 euros pour la transformation des voitures des ménages les plus modestes et de ceux qui sont considérés comme des "gros rouleurs". Les entreprises peuvent, elles, bénéficier d’une aide de 2 500 euros pour le rétrofit d’une voiture ou de 9 000 euros pour un véhicule utilitaire, sachant que le coût moyen d’un rétrofit se situe entre 15 000 et 20 000 euros. Le gouvernement dit vouloir encore renforcer les aides financières dans son projet de loi de finances pour 2024.

Le développement du rétrofit passe aussi des coups de pouce financiers aux industriels (20 millions d'euros sont répartis dans différents appels à projets de France 2030) et surtout par la simplification de la réglementation. Un pas a été franchi : depuis janvier, il n'est plus nécessaire d'être propriétaire d'un véhicule depuis au moins un an pour espérer toucher une aide financière. Sur ce point, il reste encore beaucoup de barrières à lever, comme le confirme Jérémy Cantin, DG d'e-Néo, une société vendéenne qui développe un processus de rétrofit sur les camions et qui vient d'être d'être placée en liquidation judiciaire. "Les règles à respecter sont indispensables mais elles ne sont pas toutes figées et le temps de les définir a tiraillé notre trésorerie", explique le dirigeant. Le gouvernement promet d'autres "flexibilités réglementaires" dans les prochains mois.

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