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Conjoncture en Alpes-Maritimes : Un léger frémissement à confirmer en 2016
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Conjoncture en Alpes-Maritimes : Un léger frémissement à confirmer en 2016

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Se dirige-t-on enfin vers un semblant de reprise ? Si la prudence reste de mise, certains indicateurs semblent repasser au vert. Les secteurs de l’industrie, du commerce et du tourisme sont les principaux moteurs de ce regain d’activité qui risque toutefois d’être de nouveau freiné par les intempéries du 3 octobre.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Après une année 2014 morose, pour ne pas dire mauvaise, 2015 s’annonce légèrement meilleure. « Les chiffres ne sont pas très explicites, mais on mesure et surtout on ressent une légère amélioration, même si la situation financière de certains secteurs reste toujours incertaine », annonçait début septembre Bernard Kleynhoff lors du semestriel point conjoncturel. Pour le président de la CCI Nice Côte d’Azur, les signes annonciateurs d’une reprise - timide - de l’activité économique dans les Alpes-Maritimes sont de nouveau palpables : un carnet de commandes qui recommence à se garnir ; une appréciation de l’activité qui s’améliore, du moins qui ne se déprécie plus ; des entrepreneurs de la construction, secteur pourtant durement impacté, davantage sollicités laissant entrevoir un mieux sur le gros œuvre, et par ricochet sur le second œuvre ; ou encore le triste record du nombre de chômeurs (68.594) que pourrait atténuer une légère reprise du travail intérimaire, présage d’une reprise plus générale.

Les TP en deuil
Selon les dernières données de l’Observatoire Sirius, piloté par la chambre consulaire, le chiffre d’affaires global des entreprises azuréennes s’est apprécié de 0,5% au cours du premier semestre 2015, avec un rythme de croissance plus soutenu au cours du deuxième trimestre (+1%) qu’au cours du premier (0%).
Comme souvent, les réalités s’avèrent contrastées selon les secteurs d’activité étudiés. D’un côté, la construction qui peine encore à retrouver des couleurs, particulièrement le segment des travaux publics fortement impacté par des collectivités en plein marasme budgétaire. « La situation financière de ces entreprises reste dégradée, confirme Yvon Grosso, président de l’UPE 06. L’emploi s’en trouve directement impacté (-3%), et c’est sans compter la concurrence des travailleurs détachés ». Conséquence : le secteur du BTP azuréen risque de perdre à nouveau un millier d’emplois, et ce pour la troisième année consécutive.

Le vivant toujours vaillant
De l’autre, l’industrie (+1%) et le commerce (+1,5%) constituent, avec le tourisme, les principaux moteurs de ce regain d’activité. Toujours vaillant, le pôle des Sciences du vivant a généré un chiffre d’affaires de 1,41 milliard d’euros sur le premier semestre 2015, contre 1,37 milliard d’euros sur la même période de 2014, profitant là de l’émergence de la dynamique silver économie. « Ce pôle du vivant représente aujourd’hui une grande partie de l’avenir de notre territoire, qui sera porté dans un second temps par toutes les activités touchant aux énergies et à leur gestion », analyse Bernard Kleynhoff. Le pôle des TIC, lui aussi, progresse (+4%) et frôle les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les six premiers mois de l’année, seuil atteint la dernière fois en 2010. L’activité, essentiellement portée par leaders du secteur et l’export, devrait selon toute vraisemblance poursuivre son ascension, labellisation French Tech oblige, et ce malgré la désertion de quelques grands noms de la microélectronique sophipolitaine dont les derniers en date, Samsung et Nvidia.

L’économie azuréenne voit-elle venir le bout du tunnel ? Les indicateurs, s’ils se maintiennent, le laissent présager... en dépit des intempéries meurtrières du 3 octobre dernier qui ont touché 1.800 entreprises, dont 900 sinistrées qui ont vu leur outil de production détruit à plus de 50%. En 2016, les Alpes-Maritimes devront faire preuve de résilience pour que ce léger frémissement perdure.

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