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Sally et Cie investit pour repenser l’alimentation féline
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Sally et Cie investit pour repenser l’alimentation féline

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Créée il y a seulement deux ans par Yvon Puill, la start-up Sally & Cie veut proposer une alternative plus saine aux croquettes pour chats : la viande lyophilisée. Après avoir doublé son chiffre d’affaires l’année dernière, Yvon Puill accélère et souhaite recruter et investir deux millions d’euros dans un nouveau site de production.

Yvon Puill a créé Sally & Cie en pleine crise sanitaire, lors du premier confinement. Son entreprise emploie aujourd'hui trois salariés — Photo : Jean-Marc Le Droff

À 65 ans, Yvon Puill ne se voyait définitivement pas raccrocher les gants arrivé à l’âge de la retraite. Lors du premier confinement, celui qui a notamment dirigé la SemTram, la société d’économie mixte du tramway de Brest, se penche par hasard sur la composition des croquettes de ses trois chats. "Ça m’a fait un choc, et je me suis dit que c’était criminel de continuer à les nourrir avec ça", se souvient-il. Il commence alors à chercher une alternative.

En partant d’un principe simple : le métabolisme des chats est particulièrement adapté à un régime à base de viande crue. Un principe simple qui s’oppose à un problème de taille, puisque la viande crue est compliquée à conserver. "Je me suis alors documenté sur la lyophilisation qui est un procédé de conservation éprouvé, en me disant que ce qui était bon pour Thomas Pesquet l’était aussi pour mes chats !", plaisante cet ingénieur de formation.

Viande crue lyophilisée et circuit court

"J’ai fait des tests dans mon garage, et je me suis fait accompagner par deux vétérinaires pour mettre au point mes recettes", poursuit-il. Des recettes on ne peut plus simples, car se résumant pour l’essentiel à de la viande de volaille, de lapin, de bœuf ou encore de chair de poisson, auxquelles il ajoute parfois quelques carottes bio de Landéda. De quoi arriver à un bol alimentaire se rapprochant au plus près de celui des chats sauvages.

Côté production, un partenariat avec Alain Pochard, puis avec son successeur Kévin Le Gall, lui permet de produire ses premiers sachets dans des locaux adaptés à Bourg-Blanc. Côté fournisseurs, l'homme qui mise sur le circuit court a notamment noué des partenariats avec Savel, toujours à Bourg-Blanc, qui lui fournit 80 % de sa viande, tandis que son poisson océanique provient de l'Aber Wrac'h.

Deux millions d’euros pour un nouveau site de production

Début 2020, après avoir investi 65 000 euros dans son projet, Sally et Cie est née et commence à vendre ses premiers sachets via son site internet… Et les clients sont au rendez-vous car, deux ans plus tard, l’entreprise emploie déjà trois salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 100 K€ l’année dernière. "Nous visons les 200 000 euros de chiffre d'affaires en 2023", confie le dirigeant, qui transforme actuellement 400 kg de matière chaque mois.

Pour soutenir son développement et industrialiser sa production, Yvon Puill cherche actuellement à réunir 150 000 euros afin d’investir dans de nouvelles machines, ainsi que dans la partie marketing. Une somme qui va également lui permettre de financer le travail d’un bureau d’études pour la conception d’un nouveau site de production de 500 m2 capable de traiter plus de 15 tonnes de matières premières chaque mois. Une usine qui devrait sortir de terre dans le courant du premier semestre 2024 à Bohars, pour un investissement total de 2 millions d’euros. De quoi prévoir également trois embauches cette année, et trois autres courant 2024.

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