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Rapprochement stratégique entre AB Process et Coaxial
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Rapprochement stratégique entre AB Process et Coaxial

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Trajan Capital est entré cet été au capital de l’entreprise de Landivisiau Coaxial, fabricant de lignes de production pour l’industrie. Deux ans plus tôt le fonds d’investissement dans les PME avait déjà acquis AB Process, également basée à Landivisiau et travaillant dans le même domaine. Les deux entreprises vont désormais chercher des synergies pour développer le groupe.

Brian Boulanger, au centre, dirige Coaxial et AB Process aux côtés des fondateurs Hubert Coat, Stéphane Guillou, Christophe Abjean, Michel Bris et Stéphane Pluchon — Photo : Isabelle Jaffré

Après être entré, en 2020, au capital d’AB Process (65 salariés, 16 M€ de CA), le fonds d’investissement parisien Trajan Capital a pris en juin 2022 une participation au capital de Coaxial (40 salariés, 6 M€ de CA), autre entreprise de Landivisiau spécialisée dans la robotisation et de l’automatisation des chaînes de production et logistiques. Brian Boulanger, déjà à la tête d’AB Process aux côtés des trois fondateurs, Michel Bris, Stéphane Pluchon et Christophe Abjean, prend aussi les rênes de la gestion de Coaxial. Les deux fondateurs de Coaxial Stéphane Guillou et Hubert Coat, restent également dans l’entreprise.

Marché porté par le manque de main-d’œuvre

"Ce n’est pas un simple rachat de Coaxial par AB Process mais plutôt une association capitalistique. Notre idée est de construire une fédération d’entrepreneurs avec les cinq dirigeants historiques et deux sociétés sœurs. Ceux-ci échangent d’ailleurs régulièrement", indique Brian Boulanger. "Pour nous, il s’agissait de préparer l’avenir", expliquent Stéphane Guillou et Hubert Coat qui ont fondé Coaxial en 2010. Depuis, l’entreprise s’est développée et a investi régulièrement pour s’agrandir : 1,1 million d’euros en 2016 et 1,5 million d’euros en 2020. "Notre chiffre d’affaires progresse d’environ 500 000 euros chaque année."

De son côté, AB Process est aussi en forte croissance. "Nous sommes passés de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, au moment du rachat par Trajan, à 16 millions cette année", se réjouit le dirigeant, qui souhaite poursuivre ce développement du groupe sur deux jambes avec de la croissance organique et des croissances externes, selon les opportunités. "Notre marché est porté par différents facteurs. Le premier est le manque de main-d’œuvre qui pousse les industriels à robotiser leurs lignes. Il y a aussi des problématiques d’hygiène, de qualité, de capacité et de réponse aux troubles musculosquelettiques (TMS)", analyse Brian Boulanger, qui note que la France conserve un taux de robotisation faible comparé à l’Asie mais aussi à d’autres pays d’Europe. "L’Italie ou l’Espagne sont devant nous, par exemple."

Deux sociétés complémentaires

L’activité d’AB Process est aussi portée par la maintenance, qui peut être corrective avec des pièces à remplacer, ou de "revamping", c’est-à-dire qui permet une amélioration des lignes de production ou de logistique chez un client. "Nous dépendons de l’investissement de nos clients et donc la récurrence n’est pas contractuelle. Cependant, nous constatons que sauf exception, les clients reviennent car nous avons l’historique et surtout le client sait que ce que nous livrons fonctionne", souligne le dirigeant.

AB Process à Landivisiau conçoit et fabrique des robots pour l'industrie — Photo : DR

Voisins de la zone du Vern à Landivisiau, AB Process et Coaxial se pensaient concurrent directs. Les deux entreprises de fabrication de lignes de production pour l’industrie, notamment agroalimentaire se retrouvaient en effet à concourir parfois sur les mêmes projets. "Mais en examinant nos portefeuilles clients, nous nous sommes aperçus que nous n’étions concurrents que très rarement", commente Brian Boulanger, qui supervise les deux sociétés pour Trajan.

"Fédération d’entrepreneurs"

L’ensemble du groupe pèse désormais 22 millions d’euros de chiffre d’affaires avec un peu plus de 90 salariés. "Le rapprochement nous permettra aussi de nous positionner plus facilement sur des projets plus importants à plusieurs millions d’euros, même si nous avions déjà démarré ce genre de gros chantiers", notent les dirigeants de Coaxial. Les deux entités fonctionnent encore de façon indépendante même si des échanges de savoir-faire sont possibles. "Les deux entreprises sont complémentaires. Nous souhaitons garder cet équilibre car les deux fonctionnent bien ainsi, malgré des habitudes différentes", insiste Brian Boulanger.

Comme leurs clients, Coaxial et AB Process connaissent des problèmes de recrutement. "Le fait d’être un groupe va nous permettre de mettre en place un service RH partagé que ne pourrait pas s’offrir AB Process ou Coaxial. Par ailleurs, la grande autonomie offerte à nos collaborateurs ainsi que la diversité de projets et des tâches nous permet d’attirer et de fidéliser des collaborateurs dans un marché du travail tendu."

Coaxial s’est développé dans les lignes de production pour l’agroalimentaire (70 % du CA) et les industriels du poisson, de la viande, des œufs et a une spécialité sur le lavage de bacs. De son côté, AB Process conçoit et assemble des machines d’encaissage, de conditionnement et des machines spéciales, sur mesure. "AB Process est davantage présente en fin de ligne tandis que Coaxial l’est sur la partie process de transformation du produit", résume Brian Boulanger. Un avantage qui pourrait permettre, à l’avenir, aux deux entreprises de répondre ensemble à des projets d’industriels.

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