Hemarina : «Générer plus vite du chiffre d'affaires»
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Hemarina : «Générer plus vite du chiffre d'affaires»

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L'enjeu Afin que Hemarina n'attende pas dix ans pour générer du chiffre d'affaires, Franck Zal, son P-dg, a mis en place un autre business model basé sur des partenariats.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Dix ans. C'est en général le - long - délai nécessaire pour dégager un chiffre d'affaires pour une société de l'industrie pharmaceutique. Essais cliniques, brevets, autorisations de mise sur le marché, sont autant d'étapes qui ralentissent le développement de l'entreprise. Ce parcours du combattant demande donc du temps, beaucoup d'argent, des investissements. Une réalité que Franck Zal, P-dg d'Hemarina, a décidé de contourner. La société morlaisienne devrait générer son premier chiffre d'affaires en 2011. Soit trois ans après sa création. La recette? Un business model basé sur les partenariats. «On ne cherche pas à commercialiser nous-même nos produits, explique Franck Zal. Notre savoir-faire c'est la molécule. Pour commercialiser ou pour développer d'autres produits à partir de celle-ci, on recherche des partenaires.» Hemarina propose des produits thérapeutiques à partir de l'hémoglobine d'un ver marin. Trois produits sont développés: une solution de préservation du greffon du rein, un «pansement actif» pour améliorer la cicatrisation, notamment pour les diabétiques et un transporteur d'oxygène. C'est cette dernière application qui a intéressé l'US Navy. «Le partenariat s'est très vite mis en place, raconte Franck Zal. Il y a un an et demi, j'étais invité à Parme à un congrès international par une équipe italienne. Quand je suis rentré, j'avais un message de l'US Navy qui voulait me voir à Washington. Dix jours plus tard, j'étais au Pentagone.». La Marine américaine souhaite développer ce transporteur pour améliorer les soins après des chocs traumatiques (hémorragies cérébrales) sur les zones de combats. Le partenariat est d'une durée de trois ans. «Si cela fonctionne, il pourrait même y avoir des applications civiles ensuite», précise le P-dg. Hemarina bénéficierait même de la plateforme militaire pour les essais.




Upfront et royalties

L'entreprise ne se charge que de la R & D, qu'elle vende les actifs ou qu'elle soit en partenariat. Ceux-ci payent pour utiliser la molécule: «En ?upfront?. Si cela marche et qu'il y a des applications industrielles, Hemarina touche des royalties.C'est un accord gagnant gagnant». Ce système permet de générer du chiffre d'affaires dès le départ d'un partenariat. Pour l'instant quatre accords ont été signés. D'autres sont en cours. «Ça commence à prendre. Cela nous permet de moduler l'activité avec des projets à court, moyen et long termes. Et on devrait dégager un premier chiffre d'affaires cette année», explique Franck Zal. Même si, pour l'instant, 90% des contacts se font à l'étranger. «En France, on a beaucoup de mal. Ça avance très lentement, notamment pour la prise de décision. C'est déroutant, surtout quand, à côté, on met en place un partenariat avec l'US Navy en quelques mois!»

Hemarina



(Morlaix) Dirigeant: Franck Zal 17 salariés CA: N/C 02 98 88 14 02

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