Guelt : Cap sur la Pologne et le Maroc

Guelt : Cap sur la Pologne et le Maroc

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Le constructeur de machines pour l'industrie agroalimentaire, Guelt, se lance à l'export. Objectif: 30% du chiffre d'affaires d'ici à trois ans.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Aucune entreprise qui se développe ne peut se contenter de son marché national», assure Bruno Laurent. Le nouveau directeur général de Guelt, spécialiste de la fabrication de machines pour l'agroalimentaire, est arrivé en juillet dernier dans l'entreprise de Quimperlé. Sa mission: gérer les affaires courantes et, surtout développer l'export. Yves Guelt, le fondateur reste président et se charge du développement commercial. «L'entreprise a investi ces dernières années. Aujourd'hui, on capitalise», explique Bruno Laurent. La stratégie export de Guelt va se concentrer sur plusieurs zones. Deux pays très portés sur l'agroalimentaire sont ciblés: la Pologne et le Maroc ainsi que les pays limitrophes. La société s'intéresse également aux côtes africaines, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est. «Là où il y a de la pêche. Et donc des conserveries», indique le DG. L'objectif à trois ans est d'atteindre, avec l'export, 30% du chiffre d'affaires (12M€, prévision pour en 2012). «Il faut se mettre à l'abri des variations du marché intérieur. On vise tous les pays qui ont des potentiels de croissance.»




Du service à la rénovation

Fabricant de machines pour les industriels, Guelt est cependant un spécialiste de l'agroalimentaire. Ce secteur représente 80% de son chiffre d'affaires. Mais la particularité de Guelt est son intégration verticale et ses nombreuses activités: cinq en tout. Le service aux entreprises a représenté 25% sur les six derniers mois de 2011. «C'est l'activité historique, avec laquelle Yves Guelt a démarré en 1978.» Il s'agit de maintenance, usinage de pièces, rechargement, pièces détachées, etc. «C'est notre plus. Ce que, souvent, ne font pas nos concurrents.» Un autre segment "rare" est celui de la rénovation (12% de l'activité). «Nous sommes très peu à le faire en France.» Il s'agit de récupérer de vieilles machines, Sertisseuse ou gros réducteurs de moteurs pour leur donner une seconde jeunesse. «Pour les entreprises, c'est un bon moyen d'éviter de réinvestir. C'est moins coûteux.»





L'industriel de Quimperlé travaille aussi en sous-traitance (9%) pour des machines d'industriels, comme Bigard. La construction de machines représente tout de même la majeure partie de l'activité (47%).




Progresser dans le nautisme

Les 7% restants sont occupés par un domaine qui peut surprendre: le nautisme. «Cela a commencé grâce à un salarié, passionné de voile», explique Bruno Laurent. Une discussion avec Michel Desjoyeaux a débouché sur la fabrication dans l'atelier d'usinage de Guelt de la quille de son voilier de course. Les machines de l'industriel sont assez grandes pour réaliser ce genre de pièce et l'entreprise est locale. «Et comme il a gagné, il a voulu continuer», sourit le DG. Aujourd'hui Guelt fabrique toute sorte de pièces d'accastillage pour les navires de courses. L'objectif de Guelt est de progresser dans le secteur en se diversifiant vers les bateaux d'exception. «On a des contacts en Espagne, en Italie... Le but est de gagner 15% par an.»




«Innover sans cesse»

Pour poursuivre son développement, l'entreprise de 155 salariés mise depuis longtemps sur l'innovation. Le bureau d'études a été créé dès 1983. Il compte aujourd'hui une vingtaine de personnes. Une partie s'occupe des machines en elles-mêmes, une autre de tout ce qui est gestion des énergies et de la logique. L'électricité, par exemple. Guelt sort une à deux innovations par an. La dernière en date, l'Operskin, a d'ailleurs reçu un prix en mars (lire ci-dessous). «Même si ce n'est pas toujours visible.» Le but est d'avoir un temps d'avance sur la concurrence, notamment chinoise. Car la différence ne se fait pas sur les prix. Les machines coûtent entre 30.000€ et 300.00€. Le coût d'une ligne peut aller jusqu'à 500.000€. «Il est difficile d'être compétitifs sur les prix avec le coût de la main-d'oeuvre et les charges en France.Innover sans cesse nous permet de ne pas trop nous soucier d'être copié: on est déjà passé à autre chose.» Entre ces innovations et ses velléités à l'export, Guelt a pu bénéficier de nombreuses aides. Oséo, crédit impôt-recherche, Credoc, les conseils régional et général, l'État, la Coface... «Le montant total est important, mais on ne peut le révéler. Il serait un indicateur de ce que l'on veut faire, notamment à l'export.»

Guelt



(Quimperlé)


Président: Yves Guelt 155 salariés 10,8millions d'euros de chiffres d'affaires 02 98 96 38 38