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Foil & Co veut faire décoller le composite
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Foil & Co veut faire décoller le composite

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Avec Foil and Co, Tanguy Le Bihan compte bien surfer sur un marché en plein essor : le prototypage et la production de pièces en carbone structurel.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Ce n’est pas un petit projet », sourit Tanguy Le Bihan, 15 ans d’expérience dans l’architecture navale pour les bateaux à moteurs de Beneteau. Et de fait, après avoir conçu plus de 2.000 navires, il vient de créer un nouveau bureau d’études, Foil & Co, à Plouédern. « Je travaille avec les matériaux composites depuis plus de dix ans.

Dans le domaine des bateaux à moteurs, les hydrofoils permettent de réduire la consommation de carburant de 30 à 40 %», explique l’architecte. « Depuis trois ans, je travaille aussi avec Sroka, à Gouesnou, sur des modèles d’hydrofoils pour kite-surfs : on en a vendu près de 600 dès la première année, ce qui était bien au-delà de nos espérances ».

De la conception à l’industrialisation

« Par ailleurs, j’en avais assez de passer par des sous-traitants en Asie ou au Maroc, qui sont moins chers sur le papier mais, au final, coûtent plus cher en termes de temps et de réactivité ». Alors pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, Tanguy Le Bihan a d’ores et déjà bouclé une première phase d’investissement de 77 000 euros : robots de fraisage numérique, presse chauffante de 90 tonnes…

« On est aussi sur le point de recevoir ce qui est probablement la plus grosse imprimante 3D de Bretagne capable d’imprimer du carbone », sourit celui qui s’est entouré d’un spécialiste dans le milieu de l’impression 3D : les Brestois de Robot-Seeds. L’architecte Finistérien, attaché à son territoire, souhaite également y créer de l’emploi : « pour l’instant on en est à trois salariés à temps plein, ainsi qu’un autre à mi-temps. Mais on devrait être à sept d’ici avril prochain, et entre 12 et 15 d’ici un an », prévoit-il.

Navale, mais aussi agroalimentaire, automobile…

Et si son premier marché reste celui de l’hydrofoil, Tanguy Le Bihan pense déjà à se développer sur celui de l’automobile ou de l’agroalimentaire. « Les français sont précurseurs dans le domaine des matériaux composites, et la demande est énorme…

Depuis Plouédern, on est en mesure de répondre à la plupart des demandes pour tout ce qui est pièces composites légères, et capable de réaliser des pièces de rechange en un temps de record, de l’ordre de deux à trois jours », précise le dirigeant, qui a déjà plusieurs clients et prévoit d’organiser une levée de fonds d’environ 500 000 euros dans les prochains mois, probablement début 2017. Tanguy Le Bihan compte également déposer plusieurs brevets sur la mise en œuvre de matériaux composites.

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