Depuis Ploudalmézeau, petite ville du Nord-Finistère, Énergie Transfert Thermique (ETT) est devenu leader des pompes à chaleur sur de nombreux marchés. ETT est le premier constructeur français de climatiseurs de toitures pour la grande distribution (GMS), et le leader du marché des déshumidificateurs en piscines et thalassothérapies ou encore des climatisations réversibles pour l'industrie.
Export : Europe et Afrique
La PME regarde même vers l'export, qui représente déjà 8 % de son chiffre d'affaires (de 41,8 M€ en 2014). « C'est clairement un axe de développement pour l'entreprise », explique Yves Millot, le P-dg d'ETT. Surtout présente en Europe et Outre-mer, l'entreprise a décroché un contrat en Afrique pour 2015 dans le secteur de l'offshore. Un contrat pour l'instant confidentiel. « L'Afrique est un marché très spécifique. On n'y travaille pas de la même façon. On y accompagne des clients ; on n'y va pas seul », confie Yves Millot, qui reste muet sur les détails du contrat. C'est en tout cas une réussite pour cette discrète entreprise qui emploie 230 salariés et qui connaît une croissance régulière de son chiffre d'affaires depuis de nombreuses années : +6,6 % cette année, +3 % l'année précédente. « Le résultat net 2014 n'est pas encore arrêté mais il sera positif », assure le dirigeant. En 2013, il était d'1,4 M€. Pour rester au niveau, la PME investit régulièrement. En 2014, un million d'euros ont été consacrés à un nouveau système d'information et de gestion commerciale. « On y réfléchit depuis deux ans. Le but est d'accroître la pertinence de l'outil pour mieux maîtriser nos coûts et le prix de revient », explique Yves Millot. Créée par Georges Villier en 1979, ETT fabrique des pompes à chaleur pour les professionnels (industrie, GMS, etc.), tandis que l'autre société qu'il a créée, VIB, équipe les particuliers. Aujourd'hui les deux entités sont séparées. VIB a évolué vers Amzair. ETT, elle, a été vendue en 2007 à quatre cadres de l'entreprise, via un LMBO (Leverage management buy-out). C'est à cette date qu'Yves Millot a pris le poste de président. Il était entré dans l'entreprise en 1991 comme directeur technique, avant d'être promu DG en 2000. « En 2007 au moment de la reprise, ETT réalisait 28 M€ de CA. Aujourd'hui, on a doublé le chiffre d'affaires et on emploie 100 personnes de plus », se félicite le P-dg.
Du volume pour la GMS
La structure clientèle, elle, est cependant restée la même. Les locaux commerciaux (dont GMS) représentent 42 % de l'activité ; le grand tertiaire (bureaux), 6 % ; le tertiaire, loisirs et spectacle (piscine, théâtre, cinéma, etc.), représente quant à lui 20 % et l'industrie 22 %. Enfin, les services, c'est à dire la maintenance et l'aide à l'installation, génèrent 10 % de l'activité.
« Pour la GMS, nous faisons du standard et donc du volume », explique Yves Millot. Ce qui n'empêche pas ETT d'être reconnue. L'entreprise a été renouvelée pour trois ans par le groupe Auchan (Décathlon, Boulanger, etc.) pour l'équipement en pompes à chaleur de ses magasins. Un contrat, qui comprend le service, de 6 M€. « Quand Auchan nous a choisis, cela a permis de nous crédibiliser sur ce marché. Aujourd'hui on est le fournisseur de nombreuses autres chaînes. » C'est pour l'industrie et le tertiaire qu'ETT fait du sur-mesure et mise sur l'innovation. Le bureau R & D est composé de sept personnes. « Ces clients ont des exigences supplémentaires. En GMS, on vise le confort, mais dans l'industrie, par exemple, on doit pouvoir garantir une maîtrise totale de la température et de l'hydrométrie pour permettre à ses entreprises de produire dans de bonnes conditions », indique le dirigeant. En R & D, la tendance est aussi aux économies d'énergie. « Elle existe depuis 2005-2006. Mais ça s'est accéléré avec la réglementation RT 2012. On travaille beaucoup dans ce domaine à la demande de nos clients. » Aujourd'hui, ETT produit 1.300 pompes à chaleur par an. « Les prix varient de 2.000 à 500.000 euros », note le dirigeant. L'expertise de l'entreprise est reconnue. Elle réalise régulièrement de grosses opérations. Actuellement, elle renouvelle les pompes à chaleur du musée Beaubourg à Paris. Une opération assez lourde qui court jusqu'en février 2015. « L'accès n'est pas facile et on doit tout faire au fur et à mesure pour que le musée reste ouvert. » Un marché de 6,5 M€.
