Finistère
Erwan Le Roux (Arthur Loyd Bretagne) : “Les perspectives me semblent extrêmement favorables”
Interview Finistère # Immobilier

Erwan Le Roux à la tête des agences de Brest et Quimper et gérant d’Arthur Loyd Bretagne Erwan Le Roux (Arthur Loyd Bretagne) : “Les perspectives me semblent extrêmement favorables”

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Pour Erwan Le Roux, à la tête des agences de Brest et Quimper et gérant d’Arthur Loyd Bretagne, réseau spécialisé dans l’immobilier d’entreprise, si le marché est actuellement tendu dans ces deux villes finistériennes, les perspectives restent bonnes pour les années à venir.

Erwan Le Roux, gérant d’Arthur Loyd Bretagne à Brest et Quimper — Photo : Jean-Marc Le Droff

Quels sont les impacts de la crise sanitaire sur l’immobilier d’entreprise à Brest et Quimper ?

À Brest comme à Quimper, les impacts sont très différents selon les secteurs. Les commerces, qui ont été très soutenus, n’ont quasiment pas libéré d’espaces commerciaux, tandis que la demande augmente avec un nombre considérable de porteurs de projets en recherche de locaux avec de nouveaux concepts de restauration, de nouveaux magasins spécialisés et de nouveaux modes de distribution. Côté industrie, on a une très forte demande de bâtiments d’activité et de stockage, mais pas suffisamment d’espaces pour les accueillir car il y a peu de projets de construction et de terrains disponibles. C’est une tendance lourde qui suit la tendance nationale, et qui crée une tension relativement forte sur les prix. Quant au tertiaire, il est dans une phase d’attentisme, avec un redémarrage plus poussif que dans une ville comme Rennes. Après une activité extrêmement dynamique en bureaux entre 2017 et 2019, où l’on négociait une moyenne de 30 000 m² à Brest, on est davantage aux alentours de 20 000 m² depuis 2019. Sur Brest, on souffre notamment d’une pénurie de bureaux tant la demande est forte et l’offre réduite, avec des délais d’attente qui peuvent aller jusqu’au second semestre 2022 pour des formats au-delà de 500 m². On observe les mêmes tendances à Quimper, avec cependant davantage d’offres de bureaux mais, là aussi, le marché commence à se tendre.

Quelles sont les perspectives d’évolution du marché, selon vous ?

Elles me semblent extrêmement favorables. Notre éloignement géographique est en train de voler en éclats, et on sent une véritable appétence pour la Bretagne dans son ensemble. À Brest, la qualité de vie est plébiscitée, notamment pour le coût de la vie et le prix du logement qui reste peu élevé. Mais la hausse des prix étant forte, ce dernier paramètre va évoluer de façon négative. L’offre de formation en enseignement supérieur est aussi un atout pour attirer les entreprises qui y trouvent un vivier de recrutement, tout comme les actions des collectivités pour améliorer le cadre de vie de leurs salariés : davantage d’espaces verts, une offre de transport en commun plus élargie, une offre de soin variée et qualitative, etc. Et puis on a ici une performance économique extrêmement forte, principalement portée par le tertiaire qui représente par exemple 79 % des emplois à Brest. Là où l’on peut s’améliorer, c’est sur l’accueil des entreprises. À Brest, par exemple, il n’y a pas assez d’espaces de coworking, ni assez de foncier disponible… Et comme on est au bout du monde, les promoteurs et les investisseurs hésitent encore à construire en blanc. Mais à mon avis, c’est juste un problème conjoncturel qui va se régler dans les années à venir, car il n’y a jamais eu autant de projets de bureaux que ceux qui vont arriver en 2023 et 2024. Cela montre qu’il y a une réelle envie de faire, malgré les incertitudes, et qu’on est indiscutablement sur la bonne voie.

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