Erwan Le Roux (Arthur Loyd) : « Brest a une image de ville moderne et innovante »
# Attractivité

Erwan Le Roux (Arthur Loyd) : « Brest a une image de ville moderne et innovante »

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Le dernier baromètre « Attractivité et dynamisme des métropoles françaises » réalisé par le réseau Arthur Loyd, spécialiste français de l’immobilier d’entreprise (380 salariés, 45 M€ de CA), place Brest en troisième position dans la catégorie Métropoles de taille intermédiaire. Un bon point qui s’accompagne de défis à relever pour continuer à attirer les investisseurs, comme l’explique Erwan Le Roux, gérant d’Arthur Loyd Bretagne à Brest.

Selon Erwan Le Roux, gérant d'Arthur Loyd Bretagne, à Brest, la ville manque de bureaux pour se rendre plus attractive auprès des entreprises — Photo : © Jean-Marc Le Droff

Qu’est-ce qui fait l’attractivité de Brest, selon votre baromètre ?

Brest bénéficie d’une notoriété accrue et d’une image de ville moderne et innovante avec son tram, son téléphérique, ou encore le plateau des Capucins. La ville attire par sa qualité de vie et son environnement, mais aussi par des loyers maîtrisés, une offre de soin importante, une bonne connexion en termes de transport, etc. Elle dispose également d’un bon vivier de main-d’œuvre avec le plus fort taux de diplômés de France. Dans notre baromètre, si l’on prend uniquement le potentiel humain et l’innovation, Brest arrive même en tête du classement des villes de taille intermédiaire.

Comment continuer à renforcer l’attractivité de Brest ?

Tout l’enjeu à l’avenir va consister à revitaliser le centre-ville, qui souffre d’un désamour par rapport aux communes périphériques, et à faire en sorte que Brest reste une ville à taille humaine en parvenant à faire cohabiter emploi et habitat, mais aussi voitures et autres modes de déplacements. Il va également falloir réintroduire de la verdure, continuer la réappropriation du territoire maritime du fond de la Penfeld qui a un énorme potentiel, et peut-être aussi permettre l’édification d’éléments architecturaux plus audacieux. Il y a aussi de gros efforts à faire pour l’accueil des entreprises du tertiaire, car on ne produit pas assez de bureaux à l’heure actuelle. C’est principalement dû au fait que les seuls acteurs qui investissent sont des locaux qui ne construisent des immeubles qu’une fois qu’ils sont déjà remplis. On commence cependant à attirer des opérateurs nationaux, ce qui est important pour apporter de l’innovation et de l’émulation. Construire aujourd’hui davantage d’immeubles en gris ou en blanc permettrait d’offrir des solutions à des entreprises qui sont en attente de déménagement, voire de déclencher des projets de déménagement. Et construire chaque année 5 000 à 8 000 m² régénérerait le marché et créerait du mouvement.

Comment se porte le marché de l’immobilier d’entreprise à Brest ?

Depuis deux ans, on frise des records de transactions en volume annuel avec près de 30 000 m² négociés, à parts égales entre vente et location. Ce chiffre intègre les projets construits en compte propre, qui représentent à eux seuls près de 10 000 m². Le marché est dynamique depuis trois ans, porté par l’arrivée d’immeubles neufs proposés à la commercialisation et à des mises en chantier qui restent cependant trop peu nombreuses. Cette année, il y aura notamment un trou d’air car très peu d’immeubles seront livrés avant 2021 et 2022.

Qu’en est-il du reste du département ?

On pourrait imaginer que Brest, avec son statut de métropole, phagocyte l’activité économique du département, mais le reste du territoire résiste plutôt bien. À l’image de Quimper, Landerneau ou Concarneau, qui restent dynamiques, attractives et diversifiées à leur échelle. C’est un peu plus compliqué dans le nord du département, qui a subi des déflagrations dans le secteur agroalimentaire, mais des villes comme Morlaix ou Carhaix semblent résister malgré tout.

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