Centrale à gaz : La sécurité électrique en 2016

Centrale à gaz : La sécurité électrique en 2016

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C'est le consortium Direct Énergie - Siemens qui a été choisi pour la centrale à cycle combiné gaz à Landivisiau. Mise en service prévue en octobre2016.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Enfin!», doivent se dire les acteurs économiques de la pointe bretonne. Depuis le temps qu'il l'attendait, cette centrale à gaz naturel. Le 9mars dernier, Siemens et Direct Énergie, les deux partenaires choisis pour l'exploitation, l'ont présentée à Landivisiau. «Le besoin en énergie électrique est un sujet majeur pour l'avenir de notre territoire. L'insécurité de l'approvisionnement est un facteur de risque pour la pérennité de l'emploi et de l'économie», plaide Jo Le Mer. Le vice-président de la CCI de Morlaix et président de Giannoni France à Morlaix est venu dire l'importance du projet à ses yeux. «Ce n'est pas un sujet banal si l'on veut voir d'autres entreprises s'implanter sur le territoire. Dans la concurrence mondiale, l'automatisation des moyens de production est vitale. Et cela consomme de l'électricité», insiste-t-il.




Risques de coupure

Et de prendre l'exemple de sa société. Après la retraite de l'actionnaire italien de Giannoni France, le dirigeant était en négociation avec le fonds industriel américain Carlyle. «Avant la signature en juillet2010, ils étaient inquiets du manque d'électricité possible pour l'usine. La question était de savoir si elle était vulnérable à une coupure. Nous avons investi dans de nouvelles presses, qui le seraient si le réseau n'est pas renforcé», raconte-t-il. Une crainte qui s'est matérialisée il y a deux hivers. «Il y avait une grosse vague de froid se souvient Jo Le Mer. Les représentants du personnel sont venus me voir pour demander s'ils pouvaient partir plus tôt à cause de la neige qui tombait en abondance. On a donc arrêté la production. J'ai su plus tard que si on avait continué à fonctionner, on aurait provoqué une coupure sur le secteur de Morlaix!» Pourtant, le projet ne fait pas l'unanimité. Un collectif d'une trentaine de personnes est d'ailleurs venu crier son opposition lors de la présentation du 9mars. Ils craignent pour leur santé et la valeur de l'immobilier dans le secteur.




«40M€ en sous-traitance» pour l'économie locale

Siemens et Direct Énergie, eux, promettent une concertation et mettent en avant les retombées pour la ville. L'investissement de 400M€ devrait entraîner «40M€ de sous-traitance pour des entreprises locales, 800 emplois sur le chantier et 30 à 40 emplois directs pendant l'exploitation du site.» Quant aux solutions alternatives, il n'y en a pas vraiment, selon le monde économique. «Le développement des énergies renouvelables et les économies d'énergies sont complémentaires. Mais, les premières notamment, n'auront d'effet qu'à long terme. À moyen terme, il faut une centrale pour sécuriser l'approvisionnement en électricité. Sinon, aucune entreprise ne voudra investir dans des moyens de production», ajoute Jo Le Mer.