Brit Air : Entrée en zone de turbulences
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Brit Air : Entrée en zone de turbulences

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AéRIEN Le plan d'Air France pour rapprocher ses trois compagnies aériennes régionales devrait être finalisé fin juin. Les salariés de la compagnie morlaisienne craignent la mutualisation des services et à terme, des suppressions de poste.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Que restera-t-il de Brit Air? La filiale d'Air France sera bientôt fondue au sein d'un pôle régional voulu par la maison mère. Il regroupera les deux compagnies régionales d'Air France, Brit Air, basé à Morlaix, Regional à Nantes et la compagnie Airlinair, dont Brit Air est actionnaire à 40%. Le 24 mai dernier, Alexandre de Juniac, P-dg d'Air France, présentait en comité d'entreprise les contours de Transform 2015, vaste plan de restructuration qui prévoit notamment de faire gagner à l'entreprise «20% de productivité et d'efficacité économique». Il a confirmé le plan de rapprochement des trois compagnies, annoncé en avril dernier, sans toutefois en préciser encore les contours.




Le groupe de travail planche encore sur les modalités

Et pour cause, un groupe de travail, composé entre autres de Marc Lamidey, président du conseil d'administration de Brit Air, planche encore sur ses modalités. Marc Lamidey, qui avait pris la tête de la compagnie morlaisienne en 2001, a démissionné de ses fonctions de P-dg exécutif le 4 mai dernier pour pouvoir se consacrer à la tâche. C'est son directeur général délégué, Alain Huberdeau, qui l'a remplacé au pied levé à la direction générale. Lui, en revanche, ne sera pas remplacé. Un début de restructuration en vue du rapprochement ? Le directeur financier, Bruno Lecerf, a également quitté ses fonctions au mois de mai pour prendre la tête de la direction financière de KLM. «Cela n'a rien à voir avec le rapprochement, le processus de recrutement pour le remplacer est déjà entamé, assure néanmoins une porte-parole. C'est l'aboutissement d'une demande de sa part d'évoluer dans le groupe, qu'il avait émise il y a plusieurs années.» Marc Lamidey ne sera pas à la tête du nouveau regroupement. C'est Lionel Guérin, président fondateur et propriétaire d'Airlinair, qui devrait prendre la tête du pôle régional, dès qu'il aura quitté ses fonctions chez Transavia, la filiale low cost d'Air France, dont il est également président. Il dirige actuellement les travaux du groupe de travail dont les propositions devraient être rendues fin juin à la maison mère. Propositions à partir desquelles sera bâti le nouveau pôle.




16,4 millions d'euros de perte en 201

Confrontées à la concurrence de plus en plus coriace des compagnies low cost, les compagnies régionales d'Air France ont pris la crise de plein fouet. En 2011, Brit Air annonçait ainsi une perte de 16,4 millions d'euros. La compagnie morlaisienne créée en 1973 par la chambre de commerce et d'industrie de Morlaix et par son président Xavier Leclercq, rachetée en 2000 par Air France, boit la tasse. Du côté des salariés, on s'inquiète. «Ils vont rassembler les services administratifs, c'est sûr, craint Jocelyn Smykowski, du syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) de Brit Air. Sinon ça n'aurait aucun sens de faire ce rapprochement, ils ne feraient pas d'économies. Et mutualiser, ça signifie qu'il y aura des départs.» Par ailleurs, Air France n'a pas démenti les rumeurs qui assurent que la compagnie cherche un investisseur extérieur pour son pôle régional. «S'ils veulent vendre, il faudra que la mariée soit présentable, continue Jocelyn Smykowski. Ils vont devoir optimiser les coûts de personnel, abandonner les lignes pas rentables...» En attendant la remise des propositions fin juin, les syndicats espèrent tirer profit de la présence au gouvernement de la Morlaisienne Marylise Lebranchu et du Nantais Jean-Marc Ayrault. «On va aller chercher l'appui des politiques», prévient Bruno Cornec, du syndicat des hôtesses et stewarts (Unsa) de Brit Air.

Brit Air



(Morlaix) 1.341 salariés Chiffre d'affaires 2010-2011: 363, 2 M€ Résultat net: -16,4 M€ 02 98 63 63 63

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