Agroalimentaire : Un « plan breton »pour fin 2013
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Agroalimentaire : Un « plan breton »pour fin 2013

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Le gouvernement se penche sur la filière agroalimentaire bretonne, mise à mal par un contexte économique difficile. Un « plan » est annoncé pour la fin d'année.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot était en visite à Quimper le 30 septembre. Il y a rencontré les dirigeants de la filière agroalimentaire ainsi que les représentants syndicaux et élus locaux pour une journée d'échange et de travail autour du « plan agricole et agroalimentaire Bretagne », en préparation. Le ministre a annoncé l'intervention de Bpifrance dans le plan de continuation que présentera le groupe Doux dans les semaines à venir. Le chiffre de 12 millions d'euros (sur 80) est avancé. Sur le dossier Marine Harvest (production de saumons et truites fumés), le ministre dit s'être montré ferme vis-à-vis des dirigeants de l'entreprise, qui comptent fermer les usines de Châteaugiron (35) et Poullaouen (29). « Je ne conçois pas qu'un groupe mondial qui fait d'importants profits puisse fermer des sites d'un trait de plume. Je leur ai demandé d'abonder un fond de revitalisation et de fournir, d'ici Noël, un projet de réindustrialisation des sites ». Le plan Bretagne qui sera mis en place d'ici la fin d'année sera orchestré par un coordinateur auprès du préfet de région et comportera quatre volets : investir dans les outils de production ; monter en gamme grâce à l'innovation ; exporter plus, et renforcer la formation des salariés. Un plan déjà évoqué par le Premier ministre lors de sa venue chahutée au Space de Rennes, le 12 septembre, Il avait alors invité les acteurs politico-économiques bretons à « formaliser un plan Bretagne d'ici la fin de l'année », pour la filière agro-agri. « Nous ferons tout pour plaider la défense du secteur, a déclaré Jean-Marc Ayrault. Le choc de simplification doit passer par le monde agricole. » Le millier d'éleveurs qui voulait manifester ce jour-là « à l'allemande » avec respect, devant lui et ses ministres Le Foll et Garot en formant une chaîne humaine ont été déçus. Jean-Marc Ayrault a « ressenti leur angoisse » lançant ensuite un fonds d'urgence (jusqu'à 200 K€ par entreprise).




La BPI à la rescousse

La Banque Publique d'Investissement est engagée en fonds propres auprès des entreprises de l'agroalimentaire à hauteur de 800 M€, et en prêts, pour 600 millions. En Bretagne, elle est prête à dégainer 50 à 70 M?. Au temps de feu Oseo, aucun investissement d'avenir n'aurait pourtant profité à la filière, faute de rentabilité suffisante. Faux rétorque Éric Versey, directeur de Bretagne Bpifrance. Gilles Huttepain, président de la FIA (Fédération des industries avicoles) s'est dit pour sa part « frustré » après ce discours, même s'il donne encore une chance et du temps au gouvernement. Pour Olivier Clanchin, président de l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea), « il y a de l'envie », mais il considère « très inquiétant » le propos. « Des taxes supplémentaires ne sont pas acceptables. » Et de faire part d'une « cristallisation » ressentie dans toute la filière.





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