Côtes-d'Armor
Michel Lerat (Initiative Armor) : « J’attache plus d’importance à l’humain qu’au soutien financier »
Interview Côtes-d'Armor # Réseaux d'accompagnement

Michel Lerat président de la plateforme Initiative Armor Michel Lerat (Initiative Armor) : « J’attache plus d’importance à l’humain qu’au soutien financier »

Président de la plate-forme Initiative Armor depuis bientôt cinq ans, Michel Lerat reste persuadé, qu’au-delà du coup de pouce financier accordé par sa structure, l’accompagnement humain est tout aussi, voire plus, important pour permettre aux créateurs et repreneurs d’entreprise de réussir.

Présidée par Michel Lerat, la plateforme de soutien aux créateurs d’entreprise Initiative Armor a dû revoir son modèle économique en sollicitant davantage les contributeurs privés pour soutenir son développement — Photo : Initiative Armor

Le Journal des Entreprises : Comment se porte le réseau Initiative Armor, première plate-forme du réseau Initiative dans le département ?

Michel Lerat : Initiative Armor se porte bien, même si nous avons une période un peu tourmentée, avec la perte de l’appel d’offres du parcours Nacre (pour Nouvel accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise, NDLR) que nous cogérons désormais avec la Boutique de gestion. Initiative Bretagne a répondu en consortium sur les quatre lots départementaux. Seuls les Côtes-d’Armor nous ont échappé. Nous avons perdu un peu de financement et surtout vécu une période d’incertitude dérangeante pour notre équipe, composée de six collaborateurs. Tout est revenu dans l’ordre en bonne intelligence. Et surtout, cela nous a amenés à revoir notre modèle économique, en sollicitant davantage les contributeurs privés pour soutenir le développement de l’association.

Ce travail interne se matérialise de quelle manière ?

M.L. : Notre budget de fonctionnement est de l’ordre de 200 000 euros, dont 70 % est issu de fonds publics. La perte de Nacre a impacté nos ressources. Nous en avons récupéré une partie, en mobilisant nos bénéficiaires et nos 250 adhérents. Ils ont été d’une exemplarité et d’un soutien remarquable et je les en remercie. Certains ont réalisé des cotisations de soutien ou du mécénat, car nous bénéficions de l’agrément fiscal.

L’appartenance au réseau est-elle fondamentale ?

M.L. : J’en étais déjà persuadé et ces événements me l’ont encore prouvé. Ce qui m’est cher dans notre action est ce soutien collectif unique, aussi bien au niveau de l’engagement personnel des adhérents que de leur coup de pouce financier. Nous allons poursuivre ce travail en groupe d’actions qui permet de mobiliser les forces vives.

La dynamique de soutien aux créateurs d’entreprises n’a pas été impactée?

M.L. : En 2018, nous stabilisons le nombre de dossiers soutenus, autour de 130, car nous atteignons un palier, du fait de notre tissu économique qui n’est pas extensible. Nous avons la chance d’être mieux prescrits par les banques ou les experts-comptables, qui ont mesuré notre sérieux, avec 85 % de taux de pérennité des entreprises accompagnées à 5 ans.

Toutefois, au-delà de l’argent, je pense que les créateurs ou repreneurs mesurent surtout l’accompagnement humain proposé. La finalité de notre action est d’aider les porteurs de projets à réussir et je dirais, accessoirement, d’accorder un prêt. Cela passe par le travail de nos permanents pour les suivre au quotidien, le soutien des parrainages et aussi la création d’une communauté entre les lauréats.

Combien de parrains compte Initiative Armor ?

M.L : Nous en comptons une cinquantaine et ce nombre a grandi avec la période traversée en 2017. Ces parrains jouent un rôle central dans l’accompagnement, le soutien au quotidien quand on se pose des questions. L’une de mes plus grandes fiertés est de voir ces lauréats, désormais en phase de stabilité ou de développement dans leur entreprise, devenir parrain et s’engager à leur tour. La qualité des suivi et l’animation du réseau seront les deux enjeux de 2019.

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