Le beurre du Vieux-Bourg se lance dans le fromage
# Agroalimentaire

Le beurre du Vieux-Bourg se lance dans le fromage

S'abonner

Dans une logique de valorisation du patrimoine local, Eric de Sonis poursuit le développement de la beurrerie du Vieux-Bourg à Ploeuc-L’Hermitage en lançant une activité de fromagerie.

La beurrerie du Vieux-Bourg à Ploeuc-L'Hermitage produit 100 t de beurre haut de gamme par vendu en GMS et en restauration — Photo : @EmmanuelleRodrigue

Cap sur le fromage pour la beurrerie du Vieux-Bourg à Ploeuc-L’Hermitage. Reprise en 2014 par Eric de Sonis, la PME costarmoricaine poursuit sa stratégie de valorisation du patrimoine local. « Un jour, un élu local m’a dit qu’une entreprise qui ne se développait pas hors de son territoire, était vouée à mourir, précise cet ex-cadre du groupe Décathlon. Je lui ai répondu que la croissance d’une PME, à l’image de la nôtre, n’est parfois pas visible mais est bien réelle. Elle est encore mieux acceptée par les salariés si elle est partagée dans le sens où les conditions de travail s'améliorent, les décisions sont collectives, etc. En innovant à notre manière et selon notre timing , nous prouvons qu’il est possible de créer de la valeur sur le territoire et de grandir, sans se mettre en danger. »

200 000 euros d’investissement

Baptisée la fromagerie du Lié, le nouvel outil de production a été installé à Moncontour faute d’avoir trouvé un local adapté proche de la beurrerie. « Nous avons investi 200 000 euros dans l’achat du matériel et la rénovation du site, en autoconstruction avec l’aide des collaborateurs. Cela nous a permis d'adapter l’outil à notre main. » Les trois technologies fromagères vont être déployées (pâte fraîche, pâte molle et pâte pressée) afin d’offrir un spectre commercial large. Un élève ingénieur d’Agrocampus Rennes, tout juste diplômé, a été recruté pour piloter le projet. « L’idée n’est pas de faire du volume mais bien des produits typiques de qualité. Si on arrive à faire commercialement aussi bien que pour la beurrerie, nous serons déjà satisfaits. »

Logique de création de filière

Avec des volumes restés stables autour de 100 tonnes de beurre par an, la société a réussi à faire passer son chiffre d’affaires de 650 000 euros en 2014 à 1 million d’euros en 2018. De quatre salariés, l’effectif est passé à 10 sur une même période. « C’est beaucoup de travail, des investissements réguliers dans les outils de production et de transformation mais aussi une certitude que la création d’une véritable filière lait en Côtes-d’Armor était indispensable. » La beurrerie du Vieux-Bourg n’est désormais plus dépendante d’un fournisseur de beurre ou de crème, traitant désormais en direct avec des producteurs locaux chez qui le lait est collecté. « Cette organisation nous amène forcément à nous poser la question de la valorisation des coproduits du lait et donc à lancer une activité de fromagerie. »

Un territoire, les Côtes-d’Armor

Pour Eric de Sonis, l’idée est également d’aller vers une meilleure répartition des richesses via un soutien au terroir local. « Cette stratégie a des répercussions commerciales dans le sens où on ne court pas après les référencements en GMS ou les clients restaurateurs. Les Côtes-d’Armor restent et resteront notre terrain de jeu. Il nous faut d’ailleurs plus souvent gérer les ruptures que les excès d’offre mais l’exigence de qualité, dans un positionnement haut de gamme, ne se discute pas. »

# Agroalimentaire