Les TPE-PME commencent à sentir le vent tourner. En apparence, l’année 2022 s’annonce positive, avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,9 %, en moyenne, attendu par les 5 093 dirigeants interrogés par Bpifrance Le Lab, du 12 mai au 13 juin. Mais cette croissance traduit "probablement en partie l’augmentation prévue des prix de vente" pour compenser la flambée des coûts. De fait, les patrons voient de plus en plus leur trésorerie se dégrader (22 % la jugent "difficile", +3 points en six mois) et sont 2 fois plus nombreux à anticiper une baisse de leur rentabilité (23 %). C’est que les tensions n’ont fait qu’empirer, du côté des embauches (47 % rencontrent des difficultés "sévères", +4 points) comme des approvisionnements (74 % y font face, +9). Contre les pénuries et l’inflation, les TPE-PME prévoient toujours plus de relever leurs prix (à 73 %, +7 points), réduire leurs marges (45 %, +8), voire diminuer leur production : 49 % y sont déjà contraintes (+6). Résultat, les dirigeants se montrent "peu optimistes" pour 2023. L’étude s’inquiète, en particulier, pour la construction et le commerce, en première ligne de la baisse du pouvoir d’achat et des problèmes d’approvisionnement.
