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Un nouveau souffle pour Valorem, l'opérateur en énergies vertes
Bordeaux # Production et distribution d'énergie

Un nouveau souffle pour Valorem, l'opérateur en énergies vertes

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Avec l'arrivée d'un nouvel investisseur, le fonds 3i Infrastructures et une opération de financement de 74 millions d'euros, Valorem met un coup d'accélérateur sur sa politique de construction et d'exploitation de parcs éoliens et photovoltaïques, notamment pour son propre compte, et en développant un concept de parc énergétique "foisonné".

— Photo : Le Journal des Entreprises

On ne peut que le reconnaître, Valorem a le vent en poupe. Durant 2016, l'opérateur béglais a inauguré jusqu'à trois nouveaux parcs éoliens, deux de 18 MW chacun en Champagne et dans le Lot et un troisième à Santerre de 20 MW. Tous propriété de Valorem. « Et dès ce mois-ci, va démarrer la construction de la plus grosse installation éolienne en Guadeloupe, dotée d'une puissante station de stockage... Sans compter le lancement d'ici un an de l'exploitation, dans le Médoc de parcs photovoltaïques de 35 MW dont 24 MW seront notre propriété » liste Pierre Girard, le directeur général de Valorem.

500 MW dans l'éolien d'ici cinq ans

Bureau d'études à ses débuts accompagnant des projets de création de parcs éoliens et photovoltaïques, Valorem, en devenant à son tour en 2008 propriétaire de parcs en exploitation et producteur d'énergie, a vu dès lors son chiffre d'affaires grimper, passant de 24 millions d'euros en 2011 à 52,6 millions d'euros en 2016, dont la moitié provenant de la vente d'électricité. « Au niveau de l'éolien, actuellement, nous sommes propriétaires de 150 MW. Notre objectif est de passer d'ici cinq ans à 500 MW. Dans le photovoltaïque, nous sommes juste en phase de lancement de nos propres parcs, mais nous projetons les 100 MW d'ici 2011 », annonce ainsi Pierre Girard. Des ambitions qui nécessitent, pour développer 70 MW par an, un investissement annuel de 100 millions d'euros pour l'éolien et 20 millions d'euros pour le photovoltaïque.

Une opération de financement stratégique

Pour les concrétiser, Valorem s'appuie sur la participation, depuis la mi-septembre 2016, d'un important investisseur, le fonds 3i Infrastructures, côté à la bourse de Londres, qui influe 69 millions d'euros répartis par rachat d'obligations et d'une partie du capital. Dans cette opération de financement total de 74 millions d'euros, 3i Infrastructures est accompagné de trois actionnaires historiques (FCPI France Investissement Région, Grand Sud-Ouest Capital et Crédit Agricole Aquitaine Expansion) et d'un nouvel actionnaire local, IRDI. Ces cinq investisseurs représentent désormais 33,5 % du capital de Valorem, le reste étant détenu par les salariés et les deux dirigeants ou proches de Jean-Yves Grandidier et Pierre Girard. « Nous avions eu en 2007-2008, une première levée de fonds de 23,5 millions d'euros avec l'entrée de Cap Energies (Omnes), dont l'engagement se terminait fin 2016, d'où le recours à un nouvel investisseur qui lui n'a pas d'obligation de sortie à court terme, élément important pour nous, les investissements dans les énergies éoliennes ou photovoltaïques étant rentables à partir de 15 à 20 ans », commente le Dg de Valorem.

Cap sur des offres "foisonnées"

Fort de ces nouveaux fonds, l'opérateur franchit un nouveau palier. Au niveau des effectifs, tout d'abord : de 160 salariés début 2016, la société devrait passer à 190 début 2017. Outre le maintien de ses activités traditionnelles, cap est mis sur la recherche opérationnelle d'un nouveau concept de parc dit "foisonné" alliant l'éolien, l'hydraulique et le photovoltaïque. « La production d'énergies renouvelables étant intermittente en fonction des aléas climatiques, nous travaillons à faire des propositions de "paquet énergétique", basé sur des éléments prédictifs, afin d'assurer un volume et une sécurité dans la production d'électricité. À partir de 2017, en effet, la vente d'électricité éolienne sera assujettie au mécanisme du marché (pas d'obligation de vendre à EDF, pas de tarifs réglementés décidés par le gouvernement, ni d'appels d'offres). Et la vente se fera auprès d'agrégateurs qui ont obligation de garantir une production égale à la consommation », détaille Pierre Girard.

Le stockage : un enjeu de recherche

Dans cette optique, Valorem a créé en 2016 un département hydroélectrique et mène un travail de repérage de petits barrages de 2 à 3 MW hydroélectriques à remettre en service, avec « des acquisitions possibles dès 2017 ». En outre, de 4 à 5 millions d'euros sont consacrés au projet de recherche Insul'grid pour la mise au point d'un système de prévision et de stockage adapté à un réseau autonome associant panneaux photovoltaïques, éoliennes, batterie (développée avec Saft) et pile à combustibles (développée avec Areva) hyperpuissantes. « Un savoir-faire qui nous permettrait de remporter des marchés dans des zones non encore raccordées telles que des îles des Dom Tom, des Caraïbes ou des zones isolées d'Afrique », ajoute Pierre Girard pour qui « le véritable enjeu de la recherche actuelle est dans l'augmentation des capacités de stockage et la conception de batteries très puissantes ».

En outre, commençant également à se positionner sur le secteur de l'offshore éolien, Valorem initie par ailleurs des modes de financement participatifs et vient tout juste de créer un fonds de dotation, où toute entreprise peut s'impliquer, pour de l'éco-financement de projets permettant de lutter contre les inégalités énergétiques.

Contact et infos : 05 56 49 42 65
www.valorem-energie.com

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