Depuis quelques semaines et l'annonce d'un financement européen de 4,5 millions d'euros pour son projet, Damien Havard, le fondateur d'Hydrogène de France (HDF), a le sourire. Après trois ans de travail et parfois du découragement, le projet de l'entrepreneur devrait bientôt aboutir : installer une pile à combustible hydrogène d'un mégawatt à Ambès sur le site de l'industriel Akzo Nobel. Car pour Damien Havard, l'hydrogène est l'énergie de demain. « On peut le produire de façon propre et il permet de répondre au besoin de stockage des énergies renouvelables et de résoudre le problème de leur intermittence. »
Deux projets de pile à combustible
A Ambès, HDF a donc le projet d'installer une pile à combustible qui utilisera l'hydrogène produit par Akzo Nobel dans son process industriel mais qu'il ne réutilise pas. « L'opération est simple, précise le chef d'entreprise. C'est le principe inverse de l'électrolyse. On capte l'oxygène, on recombine l'eau et cela produit de l'électricité. Celle-ci est ensuite soit auto consommée par l'usine soit revendue au réseau. » Cette pile à combustible qui pourra produire l'équivalent de la consommation électrique de 4 000 personnes, devrait être mise en service mi- 2017. Montant total de l'investissement : 9 millions d'euros. « HDF coordonne le projet et nous sommes actuellement en discussion avec des investisseurs pour apporter les fonds manquants. » Un autre projet du même ordre est également en train d'être mené en Martinique. « Fin 2015, HDF a racheté au groupe Solvay une pile à combustible d'un mégawatt dont il arrêtait le développement, précise Damien Havard. Nous l'avons acheminée début janvier sur le site de la raffinerie Sara près de Fort-de-France. Elle devrait être en fonction également mi-2017. »
Levée de fonds à venir
Ces deux projets, les deux plus gros d'Europe selon l'entrepreneur, devraient ainsi donner de la visibilité à l'entreprise qui cherche à faire une levée de fonds de plusieurs millions d'euros afin de monter en compétences, notamment en embauchant une dizaine de personnes cette année, et de devenir à terme fabricant de pile à combustible.
Un projet de station-service hydrogène
HDF ne s'arrête pas là. En parallèle, l'entreprise cherche à se développer sur un autre marché porteur, celui de la mobilité. Elle a été choisie par l'Europe pour coordonner les villes françaises intéressées par les bus à hydrogène - HDF chapote d'ailleurs le cluster H2Bus -, et a pour projet en partenariat avec la mairie de Bordeaux d'implanter rue Jean Hameau, près des boulevards, la première station-service à hydrogène. « Le gaz serait fabriqué sur place grâce à un électrolyseur, précise Damien Havard. L'investissement s'élève à 1,5 million d'euros et nous avons obtenu 600.000 euros de financement. Nous travaillons sur ce projet avec Symbio FC qui commercialise des véhicules électriques équipés d'une pile à combustible et d'un réservoir à hydrogène. L'idée est de tester ce mode de déplacement. » La station pourrait ouvrir en 2017.
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