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Eovest bâtit sa croissance sur ses fondations familiales
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Eovest bâtit sa croissance sur ses fondations familiales

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L'entreprise girondine Eovest, spécialisée dans les métiers du bâtiment, est une histoire familiale. Son fondateur Jean-Robert Cazeaux vient de passer le relais à ses deux enfants. Passage de témoin réussi : le chiffre d'affaires devrait bondir de 20 % en un an.

Jean-Robert Cazeaux, fondateur d'Eovest, a passé le relais à son fils Frédéric. — Photo : Eovest

Une gestion familiale peut-elle être un élément clef de gouvernance, voire de stratégie d’une entreprise ? Oui, si l’on en croit l’expérience d’Eovest (300 salariés, 120 millions d'euros de chiffre d'affaires prévu en 2019) ! L’entreprise, fondée il y a trente ans à Bruges (Gironde) par Jean-Robert Cazeaux, a tourné une page l’an passé. Ses deux enfants, Audrey et Frédéric, sont respectivement devenus directrice générale et président du directoire, eux qui ont intégré l’entreprise il y a une quinzaine d’années. « Travailler en famille, cela change sans doute la manière dont on prend les décisions », estime Frédéric Cazeaux.

Pas de fausses pudeurs ou de non-dits qui ralentissent parfois la bonne marche d’une société, « nous prenons les décisions rapidement, en expliquant franchement ce qu’on a sur le cœur. Mais au-delà de cela, la gestion familiale se ressent aussi dans le rapport aux salariés, que l’on fidélise et qui nous sont fidèles : beaucoup de dirigeants ont commencé comme stagiaires. Et, alors que nous venons d’embaucher 50 personnes en un an et demi, les départs sont rarissimes, ce qui prouve l’attachement des salariés à Eovest », poursuit Frédéric Cazeaux.

La force de la taille

Le groupe spécialisé dans l’immobilier, la construction et les activités de services, trois piliers séparés en autant de sociétés distinctes mais regroupées sous la même bannière d’Eovest, compte désormais 300 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires qui est passé de 88 à 100 millions d’euros en quatre ans, et qui devrait franchir la barre des 120 millions d’euros en 2019. Une croissance portée par quelques chantiers de très grande envergure, dont le plus symbolique est la reconstruction d’une caserne de la Légion étrangère, sur le plateau du Larzac. « Notre force, c’est d’être un groupe, justement », analyse Frédéric Cazeaux. « Nos trois sociétés ont les mêmes valeurs, un ADN commun, mais notre taille nous permet de disposer d’outils transversaux dont chaque structure peut bénéficier alors qu’elle aurait du mal, individuellement, à les financer. »

Une série de rachats

Parti d’une feuille blanche en 1988, Jean-Robert Cazeaux a d’abord lancé Delta Construction : logement, tertiaire, équipements publics, tourisme, hôtellerie. Puis l’entreprise s’est diversifiée et le nombre de collaborateurs a crû : de 25 la première année à 76 en 1997. Au fil du temps, elle s’est spécialisée dans les domaines de l’entreprise générale, du gros œuvre et de l’électricité. En 2003, Altae est créée pour la promotion immobilière. Immobilier d’entreprise, logement collectif neuf et partenariat public-privé forment son cœur de métier. La même année, ASC voit le jour pour les services, principalement du SAV des opérations de construction et de promotion de l’ensemble des filiales du groupe. À partir de 2008, une série de rachats permet au groupe, rebaptisé Eovest en 2009, de grandir. Tout en restant attaché à sa gestion familiale, donc, mais aussi à ses origines géographiques, la Nouvelle-Aquitaine en général et les Landes en particulier : Jean-Robert Cazeaux reste ainsi le président du Stade montois, club phare du rugby dans le département dont Altae est officiellement un « partenaire majeur ».

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