Déménager une usine de fabrication de liners pour piscine et la transformer en entrepôt logistique et en showroom, c’est le défi que s’est lancé l’entreprise CF Group (issue d’une fusion entre l’allemand Chemoform et le groupe français FiJA), spécialiste des équipements de piscine, sur son antenne girondine de Bruges.
Ainsi, une agence commerciale de 300 m2 (600 000 euros de chiffre d’affaires en 2020) et un entrepôt de stockage de 800 m2 remplaceront l’atelier de fabrication. À l’intérieur, une nouvelle zone est dédiée au stockage d’une centaine de tonnes de produits chimiques, activité historique de l’entité allemande, depuis le mois d’avril. Cette restructuration a été vécue comme un véritable tournant par les 7 employés (et 4 commerciaux itinérants) œuvrant sur le site.
Fort potentiel
En quelques mois seulement, tout le monde a dû s’adapter pour plonger dans le grand bain de la logistique. "Le groupe a relocalisé la fabrication de liners sur deux sites déjà existants, à Rennes et Perpignan. On fabriquait entre 3 500 et 4 000 liners par an. Le site de Perpignan, qui était sur le même volume, a augmenté sa capacité de production pour atteindre 8 000 à 9 000 liners, soit la même capacité que Rennes", témoigne Christophe Lermite, directeur du site de Bruges.
Une stratégie interne qui montre aussi l’intérêt du groupe pour la façade atlantique. "Nous voulions apporter de la proximité pour ce secteur à fort potentiel. En France, la Gironde est le département où nous réalisons le chiffre d’affaires le plus important, après le Rhône", ajoute le responsable. Le dépôt, relais de celui déjà existant à Lyon, veut être un comptoir de livraison sur toute la façade atlantique. Le groupe s’est même mis aux commandes drive depuis le début de l’année.
Effet "booster"
Dans un secteur en plein boom, le dirigeant de l'antenne girondine reste convaincu de l'importance du rôle de la crise sanitaire. "Le Covid a eu un effet booster phénoménal sur notre croissance. En 2019, nous avions un chiffre d’affaires d’environ 300 000 euros sur l’agence de Bruges en vente directe. Nous sommes passés à 600 000 euros en 2020. Notre objectif est d’atteindre le million d’euros en 2021, et ce potentiel n’est pas conjoncturel. Nos clients ont des carnets de commandes remplis pour plus d’un an", confirme Christophe Lermite. Pour accompagner cet engouement, il a fallu transformer le site et le faire vite. Les machines ont été déménagées et réparties entre différents sites et les 5 employées formées aux process logistiques.
"Nous avons arrêté la production en octobre 2020. La transition était un sujet sensible. On a voulu garder tout le monde, même si le besoin de rentabilité du site n’était pas encore atteint. Nous nous sommes bien assurés que les salariées adhéraient au projet et les avons accompagnées vers une reconversion". Ces changements de carrière devraient en tout cas servir les ambitions du site de Bruges, dont le directeur prévoit un chiffre d’affaires de 2,5 à 3 millions d’euros en vente directe d’ici 3 ans.
