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Aatise attise la mode éthique et collaborative
Bordeaux # Textile

Aatise attise la mode éthique et collaborative

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Heide Baumann a créé la marque de vêtements éco-responsables Aatise à Bordeaux en 2017. Son objectif : faire de la mode un champ d'innovations techniques et sociales en impliquant ses clientes, depuis les campagnes de financement participatif jusqu'au prototypage des modèles.

Julia Schena, directrice de marque, et Heide Baumann, fondatrice de l'entreprise de textile Aatise, lors du World Impact Summit fin mai, à Bordeaux. — Photo : Anne Cesbron

La créatrice

Ingénieure textile de formation, Heide Baumann se jette à l’eau en 2017 pour créer sa marque et son entreprise à Bordeaux après trois décennies passées dans l’univers de la mode. « J’ai décidé de tout quitter pour partager des créations qui correspondent à mes valeurs. Dans une économie où tout est basé sur le surplus et où l’écoulement des stocks devient problématique, j’ai souhaité proposer une mutation vers une économie participative », explique la créatrice d'Aatise, implantée à la pépinière d'entreprises Darwin.

Le concept

Les vêtements d’Aatise sont « éco-conçus, autrement dit fabriqués en fibres naturelles connues pour être plus résistantes, allonger au maximum le cycle de vie du produit et le rendre biodégradable, voire compostable ». Pour ce faire, aux côtés de Julia Schena, son acolyte et directrice de la marque, Heide Baumann traque la matière plastique jusqu’au moindre fil ou bouton. Le coton, décrié pour son empreinte écologique, n’est toléré que s’il est recyclé. Aatise lui préfère le lin français et le lyocell, qui combine coton et pulpe de bois. La fabrication privilégie aussi la collaboration avec des PME artisanales. « Le tricotage du lin est fait sur de vieilles machines traditionnelles près de Pau. Pour l’assemblage des robes et des chemisiers, nous faisons appel à des mains expertes en région parisienne, à Pau, Bordeaux et Eysines », détaille Heide Baumann.

La petite marque bordelaise veille également à ne pas surconsommer d’emballages pour l’envoi de ses créations. Pour cela, ses clients sont informés via les réseaux sociaux des actualités de la marque et peuvent ainsi venir à la rencontre des créatrices pour retirer le vêtement commandé, lors d'événements par exemple. Des boutiques à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Paris et Vence (Alpes-Maritimes) sont aussi les relais de la marque.

Les perspectives

L’équipe d’Aatise souhaite aller plus loin dans le collaboratif. Les premières campagnes de crowdfunding, qui ont permis de lancer la création de certaines pièces, sont désormais réalisées également directement sur le site internet de la marque. On peut ainsi participer au lancement de la fabrication de 80 pantalons « vertueux ». « Les réseaux sociaux nous permettent aussi de proposer des sondages pour connaître l’orientation que veulent donner nos clients à notre future collection. Cette interaction permet d’expliquer le temps nécessaire à la confection. Une pièce commandée ne sera pas livrée le lendemain, il faut attendre. C’est notre côté 'anti-achat compulsif' », précise Julia Schena. Depuis sa création, la marque a conquis près de 500 clientes. D'ici à deux ans, Aatise table sur 250 000 euros de chiffre d'affaires.

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