Capter le processus inconscient des sondés au moment où ils répondent à un questionnaire sur leur smartphone, voilà ce que propose la jeune pousse Igonogo (10 salariés), dont la technologie est fondée sur un algorithme capable d’analyser le mouvement des doigts sur un écran ou une souris. Un outil que les fondateurs, Candice François et Florian Loeser, tous deux docteurs en sciences cognitives, estiment qu’il pourra être utile à un immense éventail d’entreprises : "Toutes les sociétés qui ont besoin de connaître les besoins de leurs clients pourront y avoir recours", affirme Candice François. Un potentiel de marché énorme donc, qui a d’ailleurs permis à la deeptech de convaincre les investisseurs : un an et demi après son lancement, la pépite grenobloise vient de boucler un premier tour de table de 350 000 euros auprès d’un family office, d’un business angel et d’un fonds d’investissement. Ce financement sera destiné à accélérer le développement commercial de la jeune entreprise. "Nous allons participer à des salons pour nous faire connaître et augmenter notre réseau", explique ainsi Candice François.
Un business model fondé sur un abonnement au logiciel
Concrètement, les entreprises pourront souscrire à un abonnement allant de 390 euros par mois jusqu’à 1 000 euros en fonction de la prestation demandée, qui leur donnera accès au logiciel d’études de marché développé par Igonogo. La plateforme leur permettra de collecter les réponses déclaratives des personnes interrogées et les comportements de ces dernières au moment où elles répondent en ligne. Autre avantage de ce tableau de bord développé par la start-up : proposer des résultats très poussés pour les experts de l’entreprise cliente et un point de vue simplifié pour les équipes design par exemple. "Notre outil va permettre de réconcilier les équipes R & D et marketing et les aider à mieux travailler ensemble", explique ainsi Florian Loeser, qui précise qu’Igonogo est la seule entreprise en France à offrir ce type de technologie.
Salomon et Chartreuse parmi les premiers clients
Parmi les premiers clients d’Igonogo, figure notamment l’entreprise d’équipement sportif Salomon (745 salariés ; 255 M€ de CA). La société savoyarde a ainsi eu recours au service développé par la jeune pousse afin de l’aider à développer un nouveau modèle de chaussures de course à pied. De même, Igonogo a contribué à orienter la stratégie de diversification de la marque Chartreuse (70 salariés ; 30 M € de CA). Fort de ces premiers succès, la start-up espère désormais atteindre une cinquantaine de clients d’ici la fin de l’année, avec un objectif de 350 000 euros de chiffre d’affaires. "Nous avons commencé en autofinancement et nous avons facturé du service la première année", explique encore Florian Loeser. Les deux fondateurs, actionnaires majoritaires de l’entreprise, souhaitent également recruter deux personnes supplémentaires pour les aider à accroître la visibilité d’Igonogo. Et prévoient déjà une seconde levée de fonds, en 2024, pour viser l’international.
