Lyon
Vitaprotech : « Comment nous orchestrons notre stratégie de croissance externe »
Témoignage Lyon # Services # Fusion-acquisition

Vitaprotech : « Comment nous orchestrons notre stratégie de croissance externe »

S'abonner

Eric Thord est PDG de Vitaprotech, un groupe parisien spécialisé dans la sécurisation des sites professionnels qui s'installe dans le Rhône. Porté par l’ambition de devenir leader européen du marché, il fait le choix d’une stratégie de croissance externe poussée. En témoignent les trois acquisitions réalisées en quatre mois, faisant passer les effectifs de 180 à 300 salariés

Comme avec le fabricant de barrières anti-intrusion infrarouge lyonnais Sorhea (photo), racheté en 2014, le groupe Vitaprotech poursuit sa stratégie de croissance externe avec trois nouvelles entreprises acquises entre avril et juillet 2019 — Photo : DR

« Nous pourrons encore procéder à deux nouvelles acquisitions d’ici à la fin de l’année. Mais nous devons prendre le temps d’intégrer les entreprises que l’on vient de racheter », estime Eric Thord, PDG de Vitaprotech (CA 2018 : 30 M€ / 180 salariés). Le travail ne manque pas pour le groupe qui développe des solutions de contrôle d’accès et des dispositifs anti-intrusion. L’entreprise parisienne, qui déménage son siège à Vaulx-en-Velin (Rhône), site historique de l’entreprise Sorhea, a fait l’acquisition entre avril et juillet de trois nouvelles entreprises.

« Il y a un an, le fonds Eurazeo PME est entré au capital (pour 40 M€, NDLR) pour donner une nouvelle impulsion à notre stratégie de croissance externe. Nous avons acquis coup sur coup la société ARD (Gap, Hautes-Alpes) qui dispose d’une importante offre produit sur le contrôle d’accès en monétique, puis TDSi (Angleterre) pour s’ouvrir les marchés britannique et asiatique. Enfin, nous venons d’acquérir Vauban Systems (Val-d’Oise) pour profiter de son modèle commercial de distribution », explique Eric Thord, qui évoque un investissement global de plusieurs dizaines de millions d’euros, financé par un emprunt obligataire.

« On recherche des sociétés disposant d’un ADN commun »

Avant cette nouvelle vague d’acquisitions, Vitaprotech, ex-ST Group, avait racheté, entre 2012 et 2017, Sorhea (Vaulx-en-Velin), Til Technologies (Seine-et-Marne), deux sociétés aux États-Unis et au Canada et une autre en Belgique. L’objectif ? Devenir un poids lourd européen.

« Un ADN commun »

Photo : DR

« Sur cette période, le renforcement du groupe s’est fait en procédant à des acquisitions métiers et marchés, notamment à l’export. Notre chiffre d'affaires a été multiplié par trois en cinq ans, pour atteindre 30 M€ », explique le PDG. À horizon 2023, il vise 100 M€ de CA, majoritairement réalisé à l’export.

« Pour grossir, nous recherchons des sociétés disposant d’un ADN commun. Nos cibles sont exclusivement des fabricants du secteur ayant une forte appétence pour la R&D et bien structurés sur les plans commercial et marketing. » Fin 2019, le groupe anticipe un CA de 53 M€ pour 300 salariés.

Associer les dirigeants

« Si la culture d’entreprise est souvent différente, l’acquisition de sociétés dotées d’une véritable identité technologique et une forte empreinte commerciale permettent d’opérer l’intégration sans difficulté », note celui qui mise aussi sur des mutualisations dans les services support et administratifs ou dans la supply chain.

« C’est une logique d’optimisation des coûts, de massification des achats et d’uniformisation des process, mais également de complémentarité entre nos gammes de produits pour approcher toutes les niveaux du contrôle d’accès et de la sécurité. »

Une greffe que le patron formalise aussi en s’appuyant sur les équipes en place. « Nous conservons les dirigeants parce qu’ils sont légitimes. Nous les associons au capital de la holding mais également aux décisions du comité exécutif pour adapter la stratégie de chaque société à celle du groupe. L’histoire s’écrit avec l’ensemble des collaborateurs, ne serait-ce que pour qu’elle soit adoptée par tous. »

Lyon # Services # Fusion-acquisition