30 mois après sa création, la jeune pousse Sentryo - lestée de 2,3 millions d'euros levés il y a tout juste un an auprès d'ACE Management et Rhône-Alpes Création-, cherche à passer à la vitesse supérieure. Exercice difficile sur un marché de la cybersécurité où les principaux acteurs pèsent des dizaines de millions de dollars, à l'instar des Israéliens CyberX ou Claroty. « Ceux-là bénéficient souvent d'effets d'entraînement qui leur permet de développer de nombreux projets et d'être rapidement offensifs à l'international. Effets qu'il nous manque en France », résume Laurent Hausermann, cofondateur et directeur technique de cette start-up qui commercialise un dispositif, nommé ICS Cyber Vision, permettant de protéger les systèmes industriels critiques. Une solution qui prévient les attaques en aidant l'industriel à identifier les faiblesses de son réseau « Machine to Machine »
Campagne de recrutement
Même si Sentryo a récemment bénéficié, à hauteur de 1 millions d'euros, du soutien de la Direction Générale de l'Armement et du CEA pour le projet R & D Tiaki, sa direction entend donc changer de braquet hors de l'Hexagone. Et lance, pour amorcer cette dynamique, une campagne de recrutement avec l'ouverture de plus de 15 postes sur 2017. « Les bons profils sont difficiles à trouver », reconnait toutefois Laurent Hausermann. Et de résumer : « Notre axe de développement dans l'immédiat se tourne vers l'Allemagne où nous avons un consultant qui travaille à plein-temps sur notre thématique. Nous amorçons la pompe en développant plusieurs projets pilotes sur place. Nous espérons rapidement signer des contrats pluriannuels avec des industriels allemands ». Parallèlement, la start-up prospecte en Asie et au Moyen-Orient. Régions où elle vient d'identifier, avec le Chili et les US, une série de revendeurs. « Sur ces marchés, nous privilégions un modèle opportuniste de commercialisation indirecte. La vente passe en effet par un intermédiaire, en général une société de services et d'intégration ». Alors que les problématiques liées à la cybersécurité s'imposent aux entreprises du monde entier, Sentryo n'exclut pas non plus, à moyen terme, l'ouverture d'un bureau Outre-Atlantique. « C'est un marché qui coûte cher et pour lequel il nous faudrait envisager une opération de financement supplémentaire, sous la forme d'une levée de fonds », précise son directeur technique.
