"La Convention des Entreprises pour le Climat a été un catalyseur pour accélérer notre partenariat avec MTB", se réjouit Vincent Wauters, PDG de Rossignol (1 300 salariés, 331 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019). "Le parcours, qui réunit 150 chefs d’entreprise avec la même volonté d’agir pour le climat donne une énergie très porteuse. Il permet à la fois une vraie prise de conscience, une maturation de la compréhension des enjeux et le déploiement à la sortie d’une feuille de route concrète". Avant la conférence, le groupe isérois spécialisé depuis 115 ans dans les activités d’équipement de sport d’hiver avait déjà entamé des discussions avec la société iséroise MTB spécialisée dans le tri, le recyclage et le broyage de produits en fin de vie. "Il faut que les entreprises travaillent ensemble pour trouver de nouvelles solutions", conseille le chef d’entreprise. Justement, leur participation conjointe à la Convention des Entreprises pour le Climat leur a permis d’aller plus vite dans leur idée de co-développement : Rossignol fabrique de nouveaux skis dans son usine de Sallanches (Haute-Savoie) à partir de sept composants dont plus de la moitié sont issus de matières biosourcées ou recyclées contre 14 composants en moyenne dans une paire traditionnelle ; MTB développe de son côté une machine de broyage pour optimiser le tri de fin de vie des skis. Résultat, le ski commercialisé en novembre prochain que les deux partenaires ont développé permet de récupérer 77 % de matières premières – aluminium, bois, acier – contre seulement 6 % auparavant sur des skis de construction traditionnelle. "Notre ambition est d’avoir d’ici 2028 un tiers de notre gamme construite et gérée de manière vertueuse avec les mêmes niveaux de performance", projette Vincent Wauters qui se félicite d’avoir "l’usine la plus engagée dans la circularité au monde".
Réduire de 40 % ses déchets
L’entreprise se donne ainsi les moyens de ses ambitions, notamment celle de réduire ses déchets de 40 % d’ici 2025 et dans le cadre du programme "Respect", de 30 % son empreinte carbone d’ici 2030 tout en visant la neutralité en 2050. Un engagement pour l’environnement et le territoire qui ne date pas d’hier. Si Vincent Wauters n’a rejoint le groupe qu’en février 2021, "au moment le plus sombre avec la fermeture des remontées mécaniques", confie-t-il, Rossignol était déjà engagé depuis plus de 15 ans dans la RSE. "Depuis toujours, notre ancrage territorial, à Sallanches et à Nevers en Bourgogne-Franche-Comté, en Espagne et en Italie, nous engage à avoir une vraie responsabilité sociale et économique et à redoubler nos engagements pour le territoire de la montagne", explique le PDG. Ainsi, en 2006 déjà, l’entreprise avait obtenu une première certification Iso 14001, privilégiait les circuits courts pour l’ensemble de ses approvisionnements, était passée en 100 % énergies renouvelables pour son approvisionnement en électricité dans l’un de ses centres industriels – trois d’entre eux sont aujourd’hui équipés. Autre action entreprise dès 2011, le rapatriement de la production de l’Asie vers la France. "Nous avons des engagements concrets, se félicite le PDG, heureux du fort rebond de l’entreprise post-Covid. Ce n’est pas que de la communication. La dynamique est lancée, nous n’allons pas nous arrêter".
