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Prinox choisi par l'Elysée pour façonner une sculpture pour le Maroc
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Prinox choisi par l'Elysée pour façonner une sculpture pour le Maroc

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Le Savoyard Prinox vient d'expédier une sculpture commandée par l'Elysée pour le roi du Maroc. Sacrée carte de visite pour cette TPE de quinze salariés.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Pascal Grosbot, directeur de l'entreprise de chaudronnerie Prinox basée à Voglans (Savoie), a expédié le mois dernier, au Maroc, une sculpture commandée... par François Hollande. L'oeuvre, d'une dimension de 4 mètres x 2,5 mètres, représente une vue de la mer Méditerranée incrustée au sol, avec un effet miroir obtenu grâce à un assemblage de cinq tôles en inox polies. Offerte début décembre par l'État français au Maroc à l'occasion de la Cop 22, elle a été installée devant le Palais Royal, à Rabat. Comment a-t-il obtenu un tel marché ? « Les choses se sont faites naturellement, par le biais de relations. Nous avions déjà travaillé avec Jean Denant, qui est sculpteur à Sète et qui avait été retenu par l'Élysée pour ce projet. Il nous a demandé de fabriquer la pièce et l'État nous a passé commande pour gérer l'expédition et l'emballage », se souvient-il.

Le challenge ? Réaliser l'oeuvre en quatre semaines, selon les délais fixés par Paris. Elle aura nécessité au total près de 80 heures de travail et aura ensuite été expédiée par bateau. « Quelques clients nous ont appelés lorsqu'ils ont appris la nouvelle », affirme le dirigeant, qui glisse avoir reçu un email de remerciement de la part de l'Élysée. Une fondation a commandé la même sculpture sur une dimension de 8 m x 3,7 m pour l'installer fin 2017 sur l'île de Porquerolles, dans le Var, afin que la mer s'y reflète.

Une diversification dans le secteur de l'art

Ces projets sont le fruit de la diversification de la société savoyarde, entamée en 2011 : en plus de son coeur de métier de chaudronnier-tôlier (pour l'alimentaire, la pharmacie, les machineries spéciales et l'industrie du vide) Prinox a choisi de s'orienter vers la décoration intérieure et l'industrie de l'art. « Mais cela ne représente que 5 à 10 % de notre métier », nuance Pascal Grosbot. « Nous avons déjà intégré une mer dans un blockhaus de la Seconde guerre mondiale pour embellir les abords d'une route départementale de la ville de Sète. Nous faisons aussi des garde-corps et des escaliers à la demande pour des particuliers et des lieux publics, ou des sculptures pour certains ronds-points ». Depuis sa reprise, la société est passée de 6 à 15 salariés, et d'un CA de 800.000 euros à 2,1 millions d'euros en 2016 (résultat net 2015 : 89.000 euros) et a dû déménager pour doubler sa surface de production, avec désormais un atelier de 800 m2.

Local et international

« C'est un marché difficile, où plusieurs de nos confrères ont dû fermer leurs portes. Nous sommes souvent en concurrence face à des pays low-cost. Mais nous avons tout de même connu une croissance régulière grâce à l'accélération de notre démarche commerciale et à l'élargissement de nos secteurs d'activité ». Pour se démarquer, Prinox mise sur des finitions poussées, sur l'usage de machines spéciales pour le prototypage et sur une proximité avec ses clients, puisque les contrats sont passés à 80 % en local. « Mais cela ne nous empêche pas de travailler indirectement pour le national ou l'international, avec des sociétés qui vont installer des lignes de production en Russie par exemple ». L'objectif ? Continuer à développer l'activité décoration, tout en continuant d'investir dans la machinerie.

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