Haute-Savoie
Pilot Pen : « La crise ne remet pas en cause le besoin d‘écriture »
Interview Haute-Savoie # Biens de consommation

Patrick Foreveille directeur général de Pilot Pen France Pilot Pen : « La crise ne remet pas en cause le besoin d‘écriture »

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La filière de la papeterie et du matériel de bureau subit la crise sanitaire du coronavirus et la généralisation du télétravail. Mais des spécialistes des fournitures scolaires comme le japonais Pilot, dont le site de production de stylos d‘Allonzier-la-Caille, près d’Annecy, emploie 240 collaborateurs sur 10 000 m², réussissent à contenir les bouleversements.

Selon Patrick Foreveille, directeur général de Pilot Pen France, la filiale française du fabricant japonais de stylos Pilot, les consommateurs ont de plus en plus une démarche environnementale en achetant des stylos rechargeables. — Photo : © Pilot

Quelles ont été les conséquences directes du Covid sur la production de l'usine Pilot (50 millions d’euros de chiffre d'affaires en France) d'Allonzier-la-Caille, en Haute-Savoie, qui emploie 240 collaborateurs et fabrique 40 millions de stylos chaque année ?

Quand la décision du confinement a été prise, nous avons introduit le télétravail pour un maximum d’effectifs et avons fermé le site de production - mais pas le centre de distribution - durant deux semaines. Puis nous avons redémarré à 50 % de la capacité, le temps que nous soyons capables de protéger les salariés au moyen de masques et de parois en plexiglas… Bien sûr, nous avons accumulé du retard dans la préparation de la rentrée scolaire. Mais nous avons pu décaler des livraisons aux clients qui ont joué le jeu ; en mai et juin, les équipes ont travaillé les week-ends et jours fériés. Finalement tous nos clients ont été livrés.

La rentrée vous semble-t-elle atypique malgré tout ?

L’inhabituel devient la règle. Nous avons eu raison de maintenir un niveau de personnel élevé après le 14 juillet car les livraisons ont perduré jusqu’à début août. Nous observons aussi des commandes tardives parvenant après la rentrée.

La demande pour vos différents produits a-t-elle évolué ?

Les stylos FriXion à encre thermosensible montent en puissance. Fait notable pour la préservation de l’environnement, nous vendons aujourd’hui plus de recharges que de stylos. Nous innovons dans les feutres, les surligneurs… mais le marché est tiré par les produits rechargeables. Si le rapport qualité-prix prime, la conscience environnementale est plus forte.

Vos stratégies et investissements futurs vont-ils être influencés par les récents événements ?

Des mutations qui étaient à l’œuvre autour de l’humain vont s’accélérer. Le télétravail va être davantage proposé aux équipes. Distanciations et respect des gestes barrières changent aussi les manières de se mouvoir dans l’usine. En revanche, notre "sourcing" ne va pas être bouleversé. Étant un groupe japonais, notre fournisseur principal est japonais mais nous comptons aussi beaucoup de fournisseurs locaux et ne pratiquons pas de sous-traitance dans les pays low-cost.

L’impact de la crise du coronavirus est en fait assez limité sur votre activité ?La crise ne remet pas en cause le besoin d‘écriture. Bien au contraire, en ces temps où les liens doivent être entretenus à distance, entre les personnes âgées et leurs enfants par exemple. Les outils pour écrire sont un besoin de base, nous sommes dans une commodité de grande consommation. Mais les budgets de nos cibles sont en berne et des circuits de distribution sont en grande souffrance.

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