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L'usine iséroise de Cerdia confrontée à une fermeture inéluctable
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L'usine iséroise de Cerdia confrontée à une fermeture inéluctable

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D’ici le 31 octobre, le groupe suisse Cerdia (ex-Rhodia) fermera les portes de son site de production sur la plateforme chimique de Roussillon, en Isère, qui produit de l’acétate de cellulose pour le marché des filtres à cigarette. Au total, 123 emplois supprimés.

L'unité d'acétate de cellulose (utilisé pour produire les filtres à cigarette) du groupe suisse Cerdia, implanté sur la plateforme chimique de Roussillon (Isère), fermera ses portes dans quelques jours — Photo : DR

1 à 2 % par an. C’est la baisse d’activité qu’enregistre l’usine iséroise de Roussillon du groupe suisse Cerdia depuis 2014. Le site, qui produit des flocons d’acétate de cellulose servant à la fabrication des filtres à cigarette, fermera ses portes à la fin du mois d'octobre. La faute à la chute du nombre de fumeurs dans le monde. La fermeture de l'usine entraîne la suppression de 123 emplois (90 reclassements et environ 25 solutions de départ anticipé).

« Nous avons une usine mono-produit, résume Pascal Luthringer, directeur du site Cerdia. La production de filtres à cigarette représente 95 % de notre activité. Nous avons essayé, sans succès, de diversifier notre activité. Nous avons également essayé de restructurer le site, il y a deux ans, pour faire baisser les coûts, mais cela n’a pas été suffisant », regrette-t-il.

Cette fermeture, "un gâchis" pour les syndicats

Malgré une « solidarité des industries de la plateforme chimique » où est implantée Cerdia (15 salariés auraient déjà été réembauchés) et dans les entreprises du secteur alentour, cette fermeture, « un gâchis » aux yeux des syndicats, leur apparaît surtout « prématurée ».

« Il est urgent d’attendre, explique Bernard Ughetto, de la CGT Chimie. Il n’y a pas d’impératif financier tel qu’il faille arrêter si brusquement la production de Cerdia », argue-t-il. Si les syndicats souhaitent prolonger l’activité, c’est parce qu’ils militent dans le même temps pour un autre projet : la relocalisation de la production de paracétamol sur la plateforme de Roussillon.

Des perspectives incertaines avec Seqens

Le groupe Seqens, présent sur la plateforme de Roussillon, produit déjà l'APAP (ou acétaminophène), la matière active de paracétamol, en Chine. Via sa filiale Yangzy, il est également le principal producteur de la matière première de l’APAP, le PAP (paraminophénol). Selon les syndicats, Seqens aurait pour projet de relocaliser la production de matière active en France, et plus précisément à Roussillon. « La perspective de l’arrivée d’une nouvelle fabrication sur la plateforme devrait permettre de gérer, dans l’intérêt commun, le maintien des emplois et des compétences nécessaires demain », expliquent les syndicats.

Reste que ces perspectives, encore incertaines, sont trop lointaines pour Cerdia et son actionnaire majoritaire, le puissant fonds d’investissement américain Blackstone. « Il était absolument impossible de faire coïncider la fermeture de Cerdia avec l’ouverture potentielle de ce nouveau site », fait valoir le directeur de Cerdia Roussillon.

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