L'idée est simple mais anachronique à l'heure du tout gratuit ou du tout web: créer une entreprise structurée autour d'un titre de presse. Et dans la culture qui plus est. «Le Coup de grâce est né de l'envie de créer un journal avec un contenu fort, de revenir aux fondamentaux du journalisme. Nous allons installer une marque à partir de ce journal puis développer d'autres activités. » Guillaume Tanhia, le créateur, et sa petite équipe de deux permanents aidés de commerciaux et de pigistes, ont fait du buzz pour lancer le premier numéro, mi-juin, tiré à 16.000 exemplaires. Les trottoirs de Lyon tatoués d'un message sibyllin, ?Vous allez désirer le Coup de grâce?,ont attisé la curiosité... Les ventes à la criée, le démarchage des kiosquiers à journaux et des lieux susceptibles de vendre le semestriel ont fait le reste. Le Coup de grâce (140 pages, 7€) a été mis en vente dans une centaine de points sur Lyon, et quelques-uns à Saint-Étienne, Roanne et Vienne. Le numéro2, en septembre, sera diffusé à 35.000 exemplaires et disponible dans d'autres villes de Rhône-Alpes (Grenoble, Annecy, Chambéry, Bourg-en-Bresse...).
Encyclopédie régionale
Un deuxième chantier concerne internet, pour aller plus loin que le site tampon actuel. «Le journal ne sera pas mis en ligne, prévient Guillaume Tanhia. Le site aura trois parties: des informations chaudes (spectacles, critiques...), une médiathèque des artistes en Rhône-Alpes avec des portraits écrits, audio,etc. pour constituer une sorte d'encyclopédie régionale, et la vente en ligne d'oeuvres d'art et d'objets d'artistes.» À plus long terme, la SAS pourrait se développer sur le sud-est de la France, dans la perspective de Marseille, capitale européenne de la culture. Dans l'immédiat, Le Coup de grâce entend faire écho à la biennale d'art contemporain. Son édition de septembre, qui lui consacre 20 pages, sera mise en scène par des professionnels du spectacle qui, habillés en noir, seront chargés de vendre le titre en chantant, dansant ou récitant des poèmes...
- www.lecoupdegrace.eu
Des articles de fond, un magazine payant et un plan de développement cohérent: le nouveau venu dans les kiosques lyonnais détonne.
