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La basket écoresponsable Ector veut mettre un pied à l'international
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La basket écoresponsable Ector veut mettre un pied à l'international

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Fondé en 2011 dans la Drôme par Patrick Mainguené, Atelier Insoft conçoit, fabrique et distribue des chaussures éco-conçues et recyclables. La PME veut aujourd'hui déployer sa gamme de baskets Ector en Europe.

Les sneakers Ector sont fabriquées à base de plastique recyclé pour la tige et la semelle — Photo : Atelier Insoft

Patrick Mainguené a les deux pieds dans le monde de la chaussure depuis ses études dans les métiers du cuir et de la chaussure. Développeur produit et directeur de collections pour de grandes marques du secteur comme Lafuma, Aigle ou encore Millet pendant près de trente ans, le quinquagénaire repense depuis 2011 la chaussure en y ajoutant une dimension écoresponsable.

Fil et semelle recyclés

C’est à cette date qu’il fonde l’Atelier Insoft (CA 2020 : 600 000 € ; 12 salariés), à Romans-sur-Isère (Drôme), dédié à la conception et la fabrication de sneakers (ou baskets de ville) écoresponsables et recyclables sous la marque Ector, mais aussi des chaussons Soft’In et des chaussures Atelier PM. "Notre gamme de sneakers est fabriquée à partir d’une semelle en plastique recyclé et d’une tige d’une seule pièce tricotée à partir de fil provenant de bouteilles recyclées", explique le dirigeant, qui travaille avec une entreprise stéphanoise pour le tricotage du fil.

Depuis 2020, Atelier Insoft teste, avec un partenaire local, l’injection de la semelle directement sur la tige. "Cela nous permettra d’augmenter nos capacités de production", note le dirigeant, qui a investi aussi dans des moules pour rapatrier la production de semelle du Portugal en France. La chaussure Ector est également recyclable en fin de vie. "On sépare les lacets, la semelle et la tige qui sont recyclés et réutilisés pour en faire à nouveau des chaussures", souligne-t-il.

Écosystème intégré

Implanté dans l’historique cité de la chaussure, Atelier Insoft peut compter sur un écosystème innovant en la matière. "L’arrêt de la production historique de chaussures à Romans a permis au savoir-faire de renaître, associé à une nouvelle dynamique d’innovation", explique le dirigeant, qui collabore avec 1083, le fleuron du jean fabriqué en France, et la marque de chaussures Made in Romans. Une fabrication relocalisée à Romans facilitée par les nouvelles technologies. "Avec l’automatisation de la production, il est désormais envisageable de fabriquer en France", souligne Patrick Mainguené, qui utilise par exemple une technologie de soudure par ultrason.

Avec le groupe associatif d’insertion Archer, Insoft a créé l’association Romans Cuir, regroupant différents ateliers de fabrication mais aussi un musée et un centre de formation. C’est d’ailleurs au sein de la Cité de la Chaussure qu’Insoft commercialise ses produits.

Activité d’ingénierie et de sous-traitant

Atelier Insoft vend aujourd'hui 15 000 paires de chaussures par an mais ne compte pas s’arrêter là. "Nous développons des chaussures pour différentes marques comme Damart, Raidlight et nous intervenons en ingénierie sur la conception", précise le dirigeant. 70 % du chiffre d'affaires de la société est réalisé sur ses propres gammes - le reste provient de la sous-traitance et de l'ingénierie.

La PME projette désormais d’élargir son circuit de commercialisation, chez des revendeurs (une quarantaine aujourd'hui) et en ligne, pour gagner des parts de marché. "Nous envisageons d’élargir notre gamme de sneakers, déclinée en cinq modèles aujourd’hui". En parallèle, le dirigeant compte aussi viser le marché européen et lancer ses collections en Allemagne, Suisse, Belgique et au Royaume-Uni. Pour passer ce cap, Insoft cherche des investisseurs.

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