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Jean-Dominique Senard parti, une nouvelle ère s'ouvre chez Michelin
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Jean-Dominique Senard parti, une nouvelle ère s'ouvre chez Michelin

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Le fabricant de pneumatiques Michelin a fait ses adieux le 17 mai à Jean-Dominique Senard, son emblématique président de 2011 à 2019. Une période durant laquelle la valeur boursière du groupe auvergnat – qui compte 69 sites industriels dans le monde - a plus que doublé.

Jean-Dominique Senard, ici aux côtés du nouveau patron de Michelin Florent Menegaux, est apparu très ému lors de ses adieux au groupe auvergnat le 17 mai 2019 — Photo : Pierre Tiessen

Changement de patron chez le géant mondial des pneumatiques Michelin. À l’issue de l’assemblée générale, vendredi 17 mai, au siège de Clermont-Ferrand, Florent Menegaux a succédé à la tête du groupe à Jean-Dominique Senard, parti cet hiver prendre la tête de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi.

Un président emblématique (de 2011 à 2019) apparu très ému lors de ces adieux au groupe auvergnat de 125 000 salariés, qu’il avait intégré en 2005. Il a été acclamé de longues minutes par les 1 600 actionnaires présents.

C’est donc une nouvelle ère qui s’ouvre pour le numéro deux mondial du pneu (derrière le japonais Bridgestone et devant l’américain Goodyear), qui a généré en 2018 un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros.

« Le pneu reste un secteur d’avenir »

À 57 ans, diplômé de l’université Paris-Dauphine, Florent Menegaux a intégré Michelin en 1997 comme directeur de l’activité commerciale « pneus poids lourds » dans la région Royaume-Uni/Irlande. Puis il a poursuivi ses classes en Amérique du Nord et du Sud. Dernièrement, il pilotait les directions business et opérationnelle du groupe.

Le nouveau patron a détaillé les axes stratégiques qu’il souhaite développer pour Michelin. « Conscient de mes devoirs […] je mènerai votre groupe avec un objectif de renforcement, de développement et de rayonnement toujours plus large », a-t-il annoncé, avant de rappeler que « le pneu reste un secteur d’avenir ». Faisant face à de nombreux défis comme « la surcapacité venue d’Asie et la concurrence des produits à bas prix, nous voulons rendre nos pneus plus accessibles. »

Des acquisitions dans l'activité "guides"

Le nouveau patron de Michelin a cité plusieurs leviers de croissance, dont le développement de nouveaux services et de solutions pour les clients professionnels. « Nous sommes le 5° opérateur mondial de flottes de véhicules. Nous allons renforcer cette activité par de la croissance externe », a-t-il annoncé. En guise d’exemple, Florent Menegaux a cité le rachat cette semaine de Masternaut, l’un des plus importants fournisseurs de services de télématique en Europe.

« Nous allons transformer l'activité "guides", la digitaliser et faire des acquisitions ciblées »

Il a également insisté pour que le groupe développe ses métiers, pourtant déficitaires, liés « à la sélection sur la gastronomie (Guide Michelin, NDLR), les voyages et les itinéraires ». « Nous allons transformer cette activité "guides", la digitaliser et faire des acquisitions ciblées comme nous l’avons fait avec Robert Parker dans la sélection des vins », a précisé Florent Menegaux.

La révolution 3D métal

Enfin, c’est sur les matériaux de haute technologie qu’il entend enfin asseoir la croissance du groupe. Et de citer en particulier les biomatériaux, l’hydrogène et l’impression 3D métal. « La fabrication additive va révolutionner la métallurgie. Cette activité représente quelques dizaines de millions d’euros de notre chiffre d’affaires. Nous allons l’emmener bien au-delà », prédit le nouveau numéro un de l'industriel auvergnat.

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