Dans les Alpes, le marché de l'immobilier de montagne ne connaît pas la crise
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Dans les Alpes, le marché de l'immobilier de montagne ne connaît pas la crise

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Loin de connaître la crise, l'immobilier de montagne enregistre des transactions à la hausse en volume et en prix par rapport à la saison précédente. Explications.

Pour Cimalpes, le volume des ventes a augmenté de 7 % par rapport à 2019, qui avait déjà été une bonne année — Photo : DR

L’immobilier de montagne ne connaît pas la crise dans les Alpes. Coup sur coup, le savoyard Vacancéole – groupe fondé en 2009 gérant 90 résidences de vacances dont 26 en montagne – vient d’annoncer la reprise de trois nouveaux établissements aux portes de la station de Valmorel (Savoie), tandis que le groupe d'Albertville Cimalpes – référence en matière de transactions et de locations saisonnières dans les Alpes avec 90 salariés et 11 agences dans 5 stations – a élargi son champ d’action cet hiver en s’implantant à L’Alpe d’Huez, Chamonix, Les Gets et Valmorel.

La montagne, une valeur sûre

Un développement paradoxal alors que la conjoncture n’a jamais été aussi difficile ? Pas forcément, comme l’évoque Eric Journiat, cofondateur et président de Vacancéole qui, avec 240 collaborateurs en équivalent temps plein, a affiché en 2020 41,9 millions d’euros de volume d’affaires (soit à peine moins qu’en 2019 avec 43,3 millions d'euros) et vise 52 millions d’euros en 2021 : "La montagne reste une destination qui fonctionne bien."

Les stations villages de moyenne montagne, notamment, attirent des vacanciers qui, en dépit d’un enneigement aléatoire ou de remontées mécaniques fermées, maintiennent leur séjour pour profiter du grand air et d’autres activités (ski nordique, raquettes, luge, ski de randonnée…). Pour Benjamin Berger, directeur général de Cimalpes, qui détient 280 millions d’euros de volume de transactions en 2020 et 33 millions d’euros en location, "le marché immobilier en montagne, avec des taux d’intérêt très incitatifs et une fiscalité attractive, reste porteur."

Les ventes en hausse de 7 % par rapport à 2020

Si l’immobilier locatif a connu une baisse drastique cet hiver (25 % de taux d’occupation environ pendant les vacances scolaires, soit -70 % environ par rapport à 2019, selon France Montagnes), les transactions se sont, quant à elles, maintenues – alors même que les investisseurs étrangers, notamment britanniques pour cause de Brexit, se sont raréfiés. Pour Cimalpes, ce début 2021 commence même très bien, le volume des ventes ayant augmenté de 7 % par rapport à 2020 "qui avait déjà été une bonne année", selon Benjamin Berger. Les acquéreurs sont principalement des particuliers français avides d’un pied à terre au grand air et préférant séjourner en location plutôt qu’à l’hôtel, notamment en raison des contraintes liées à la crise sanitaire.

Les prix se maintiennent d’ailleurs globalement, surtout dans les stations villages. Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, "il n’y a pas eu de propriétaires souhaitant vendre rapidement parce qu’ils étaient dans une situation économique difficile, pas plus qu’il n’y a eu de négociations agressives sur les prix de vente", note Benjamin Berger. Une constante se dessine sur ce marché immobilier montagnard : la demande de services associés au logement (services para-hôteliers, gestion locative et conciergerie). Une demande qui se révèle si forte qu’Eric Journiat, qui a, malgré la crise, levé 5 millions d’euros en 2020 auprès de Crédit Agricole Alpes Développement et Garibaldi Participations, estime que "cela constitue l’une des sources de développement important de l’économie des stations."

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