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Caroline Félix, l'ouvrière de La Ruche Industrielle
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Caroline Félix, l'ouvrière de La Ruche Industrielle

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Caroline Félix, 41 ans, est directrice générale de La Ruche Industrielle, association et espace collaboratif de 2 000 mètres carrés à Vénissieux. Sa mission : créer une coopération industrielle inédite entre les adhérents de ce tiers-lieu que sont Bosch, EDF, SNCF, Aldes, Volvo, Renault Trucks, Vicat, INSA et la Métropole de Lyon.

Caroline Félix a pris les rênes de la Ruche Industrielle, association d'entreprises qui promeut l'innovation ouverte, largement soutenue par l'écosystème industriel lyonnais — Photo : Audrey Henrion / JDE

Exit les silos. Après cinq années passées en Suède, Caroline Félix s’est définitivement convertie à la pratique du décloisonnement. L’obsession de cette polyglotte - suédois, allemand, anglais - : briser ces murs invisibles qui fractionnent les entreprises selon leur taille, les industries selon leurs spécialités, ou les hommes et les femmes selon leurs compétences. « Je m’inspire de la société suédoise, où il existe une perméabilité très forte dans toutes les strates du quotidien », témoigne la jeune femme.

Intrapreneuriat et créativité

Inspirée par CréaLab, la salle de coworking et de créativité de Renault Trucks à Lyon, cette spécialiste du marketing et de la communication de Bosch Rexroth, diplômée de l’IAE de Saint-Étienne, initie fin 2017, avec le soutien de la direction de Bosch, le projet d’intrapreneuriat de création Moov’Room. Un succès qu’elle déploie désormais à plus grande échelle à travers La Ruche Industrielle, association d’entreprises implantée à Vénissieux dont elle est cofondatrice et directrice générale.

« Cette structure rassemblera une grande diversité d’acteurs menant chacun leurs activités, se connectant les uns aux autres, allant chercher des matériaux à l’extérieur, revenant les transformer à l’intérieur. Sur la base de ce que nous vivons déjà en mode lieu-prototype, on peut imaginer sans peine entre 30 et 100 personnes chaque jour ». Le pari : intégrer de l’itération, ne pas raisonner en « retour sur investissement » mais en « pertes acceptables » et faire travailler ensemble des industries en « aiguillant, rythmant le travail des salariés des entreprises adhérentes ».

Approche territoriale

La méthode, inspirée par Bertrand Félix, époux de Caroline et ingénieur Arts et Métiers au sein du groupe Volvo détaché une partie de son temps à La Ruche : « travailler sur les irritants business », les points de blocage qui freinent la progression, de la traçabilité des pièces détachées à la maintenance préventive en passant par la supervision de la production. Les membres fondateurs de la Ruche Industrielle – Bosch, Bosch Rexroth, EDF, SNCF, Aldes, Volvo, Renault Trucks, Vicat, INSA et Métropole de Lyon – qui collectivement délivrent un budget annuel de 400 000 à 500 000 euros à la structure, y croient. « L’approche territoriale est intéressante pour ces entreprises, assure Caroline Félix. Nous montons par exemple un banc mutualisé de tests et d’essais pour Aldes, la SNCF, Volvo et Bosch. Chacun apporte un morceau de l’équipement et ensuite les équipes viendront s’entraîner et se former sur ce ban mutualisé ».

Cet espace de travail et de rencontre atypique prend physiquement place au cœur de la refondation du site du futur Campus industriel de Vénissieux, lequel vient d’être acheté et sera réhabilité par la Société d'Équipement et d'aménagement du Rhône et de Lyon à hauteur de 80 millions d’euros. Les travaux démarreront début 2020. À terme, entre 18 et 20 jeunes entreprises, dont le fabricant de chaudières nouvelle génération BoostHeat, s’installeront autour de La Ruche Industrielle, Bosch et Bosch Rexroth. Soit 800 à 1 000 salariés de plus. De quoi alimenter l’activité de la ruche.

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