En pleine ébullition, La Ruche Industrielle prépare la 2e édition des XR days, les 17 et 18 octobre, deux jours consacrés à l’industrialisation de la réalité augmentée, virtuelle et mixte. L’objectif ? Nourrir un dialogue fécond entre experts scientifiques et technologiques du secteur et industriels, qui dévoileront des cas d’usages concrets. C’est d’ailleurs dans le cadre de la Ruche que Renault Trucks Volvo a mis au point, l’année dernière, un outil de contrôle qualité moteurs en réalité augmentée, avec son partenaire PTC. Depuis un écran mobile, l’opérateur est guidé vers les points requérant son attention - par exemple, un bouchon de protection mal positionné - avant l’étape de la peinture. Pour une démonstration immédiate, le dispositif est installé à l’entrée de la Ruche qui accueille deux moteurs de camion.
En parallèle, l’association, dédiée à la collaboration interentreprises, travaille sur son offre de projets pour 2024, qui pourrait inclure la sécurité au travail, une thématique qui intéresse notamment CNR dont les installations (digues de grande hauteur, éoliennes, etc.) requièrent des interventions parfois périlleuses. Autre source d’accidentologie : la forte charge mentale des opérateurs sur les lignes de production, liée à la personnalisation croissante des produits, autrement nommée "customisation de masse".
Des outils pour tester en dehors de ses propres usines
Installée sur le site industriel d’USIN Parilly à Vénissieux (Rhône), La Ruche Industrielle (8 salariés permanents) fait bourdonner l’intelligence collective des industriels en coordonnant des projets interentreprises, autour de la digitalisation, le management "humain" et le développement durable. Certaines abeilles sont des reines du tissu industriel local, comme le groupe Seb, Renault Trucks Volvo, le groupe Aldes, Haulotte, le fabricant d’équipements industriels Fives, les équipementiers automobiles JTEKT et EFI, qui peuvent compter sur les ressources de trois grandes écoles d’ingénieurs, Centrale Lyon, INSA et ECAM, également membres du collectif.
Depuis 2019, date de sa création, le lieu qui se déploie sur 1 300 m² a déjà animé une trentaine de projets bénéficiant de l’expérience de 300 membres au total. "Ici, on explore en mutualisant des moyens notamment grâce à notre mini-usine (automates, capteurs, robots, etc.) qui permet à nos membres de tester de nouveaux process", raconte Caroline Félix, sa directrice générale. Une façon de travailler fort opportune dans un contexte où les industriels doivent simultanément opérer avec des objectifs élevés de performance et se transformer de façon pérenne.
La force du collectif pour résoudre des problèmes.
Autre sujet fédérateur, le recrutement. En juin 2022, un groupe de travail a été formé pour identifier les compétences clé des techniciens de maintenance, composé entre autres des "abeilles" SNCF Haulotte, Fives, et Bosch. Le projet a débouché sur l’organisation d’une session commune de recrutement, en relation avec Pôle emploi, des écoles et des organismes d’insertion (15 recrutements). Enfin, sur le sujet de l’économie circulaire, Montabert, implanté à Saint-Priest (Rhône) a mis en place un service de remanufacturing pour donner une seconde vie aux brises roches de ses clients, une démarche qui peut s’avérer judicieuse dans un contexte de tension sur les matières premières.
