Aura Digital Solaire : « Un plan de soutien régional au solaire au troisième trimestre 2020 »
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Pascal Richard président du syndicat Aura Digital Solaire Aura Digital Solaire : « Un plan de soutien régional au solaire au troisième trimestre 2020 »

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La filière photovoltaïque, qui pèse environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires en Auvergne Rhône-Alpes et concerne plus de 1 000 emplois, a perdu environ 30 % de son activité annuelle avec la crise du Covid. Elle devrait bientôt être soutenue par la Région, indique Pascal Richard, le président d'Aura Digital Solaire, syndicat professionnel régional de l'énergie solaire et des solutions numériques appliquées à l'énergie.

Le gel, pendant le confinement, de la baisse des tarifs d’achat d’électricité a aidé la filière française du photovoltaïque à surmonter la crise — Photo : Andreas Gucklhorn-Unsplash

Le Journal des entreprises : Dans quelle mesure la filière photovoltaïque régionale a-t-elle été impactée par la crise du Covid ?

Pascal Richard : La filière du photovoltaïque, qui représente aujourd’hui plus de 1 000 emplois et environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires en Auvergne Rhône-Alpes, n’a pas été épargnée. En sondant les membres du syndicat Aura Digital Solaire, soit quelque 120 entreprises, nous avons pu constater que tous n’étaient pas impactés au même niveau. Les acteurs du secteur résidentiel ont été particulièrement touchés, car ils ne pouvaient plus aller voir leurs clients. Les commandes sécurisées avant le confinement n’ont pas pu être finalisées dans les temps et leur facturation a donc été retardée. Mais surtout, il y a eu une baisse drastique de la prise de commande durant deux mois et demi. Cela va générer un important trou d’activité en fin d’année. Nous estimons à environ 30 % la baisse d’activité de la filière liée au Covid. Par ailleurs, les dispositifs mis en place par l’État, comme le prêt garanti (PGE), ne bénéficient pas à tous, notamment les plus petites entreprises qui ont déjà, en temps normal, peu de trésorerie. Pour les plus faibles, il n’y a pas de soutien.

Pascal Richard — Photo : DR

Au sortir du confinement, vous estimiez que la filière avait été oubliée dans les plans de relance. La situation a-t-elle évolué depuis ?

Pascal Richard : Elle est en train d’évoluer. Nous avons réussi à faire prendre conscience aux pouvoirs publics que les structures avaient besoin de dispositifs de soutien et que, sans ces structures, aucune installation ne pouvait se faire. Un certain nombre d’entre elles risque de mettre la clé sous la porte. Au niveau national, le gel, pendant trois mois, de la baisse des tarifs d’achat d’électricité, nous a aidés. Nous travaillons aussi à un plan de relance avec la Région et la Banque populaire régionale. Il a été soumis à l’exécutif et devrait être annoncé au troisième trimestre. L’idée est d’agir à court terme mais aussi d’établir une feuille de route à l’horizon 2030, afin de ne pas prendre de retard sur les objectifs fixés au niveau national en termes de déploiement du solaire (atteindre 40 % de la production d’électricité d’origine renouvelable en 2030), mais aussi de soutenir une jeune filière d’avenir qui souhaite créer des emplois non-délocalisables. Ce plan de relance devrait d’ailleurs aussi concerner la filière hydrogène, en fort développement en Auvergne Rhône-Alpes également.

Vous souhaitez donc relocaliser la production d’énergie solaire ?

Pascal Richard :
En réalité, nous n’avons pas attendu l’après-Covid pour créer des installations industrielles. La société DualSun a par exemple récemment ouvert une nouvelle ligne de production dans l’Ain. Cependant, pour un certain nombre de projets, les investissements ne sont pas français et ceux qui viennent construire les grandes centrales sont des travailleurs détachés. Qu’est-ce que le tissu local, et même national, en retire ? Il faut trouver un juste équilibre entre des projets industriels ambitieux et innovants qui nécessitent la coopération internationale et des commandes dont les retombées doivent pouvoir avoir une valeur sociétale et économique localement.

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