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Aubert & Duval pourrait être cédé par Eramet
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Aubert & Duval pourrait être cédé par Eramet

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Le spécialiste en matériaux stratégiques, notamment pour l'aéronautique, Aubert & Duval, pourrait être cédé par sa maison mère Eramet. Le métallurgiste, affaibli par la baisse de la demande aéronautique, compte sept sites en Auvergne Rhône-Alpes, dont les usines d'Ancizes-Comps et Issoire, qui emploient à elles deux 1 900 personnes dans le Puy-de-Dôme.

Une presse à forger sur le site Aubert & Duval d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme — Photo : © Aubert & Duval

Le groupe minier et métallurgique Eramet pourrait décider de vendre sa filiale Aubert & Duval, spécialiste en matériaux stratégiques pour l'aéronautique, le spatial, le nucléaire, la défense et l'énergie. Une filiale présente à travers sept sites en Auvergne Rhône-Alpes, dont les deux plus importants dans le Puy-de-Dôme : l’usine d’Ancizes-Comps (1 500 salariés), spécialisée dans la conception et l’élaboration des aciers et des superalliages, et celle d’Issoire (400 salariés), qui pratique la transformation à chaud par forgeage et matriçage. Le 29 juillet, Eramet (13 000 salariés dans une vingtaine de pays / CA : 3,6 Mds€), propriété de la famille Duval, a confirmé la possibilité de se séparer de cette branche réalisant 642 millions d'euros de chiffre d’affaires avec 4 000 salariés.

« Une revue stratégique détaillée d’Aubert & Duval est en cours. Toutes les options étant considérées, y compris celle d’une cession éventuelle », fait savoir le groupe dans un communiqué. De fait, les résultats du premier semestre 2020 font apparaître un chiffre d’affaires de A & D en baisse de -13 % à 268 millions d'euros sur les six premiers mois de l’exercice. La perte opérationnelle s’élève quant à elle à -52 millions d'euros (vs -4 millions d'euros au 1er semestre 2019).

Confronté à la baisse de la demande aéronautique

Dans un secteur aéronautique en berne, A&D déplore des annulations de commandes portant sur près d’un tiers de son activité aéronautique. La filiale a ainsi vu son chiffre d’affaires poursuivre sa chute par rapport à un niveau déjà bas au 1er semestre 2019, affecté par les non-conformités qualité. « Sur la base de la planification des commandes des grands donneurs d’ordre (Airbus, Boeing, Safran notamment), projette Eramet, la baisse de la demande aéronautique pourrait être de l’ordre de 40 à 50 % au 2e semestre, et se prolonger en 2021. Le consensus actuel ne prévoit un retour aux volumes de 2019 qu’à l’horizon 2025 pour le marché aéronautique. »

Une adaptation « inévitable » de la masse salariale

« La crise du Covid-19 a mis Aubert & Duval dans une situation très difficile, confirme Jérôme Galy-Dejean, directeur de la communication chez A&D. Avec quelque 70 % de son activité dédiée à l’aéronautique civile, le groupe Eramet est dans une situation difficile, la filiale l’est également. De ce fait, Eramet met toutes les solutions sur la table et étudie toutes les pistes possibles », expose le porte-parole. En attendant, Aubert & Duval veut « trouver des solutions d’adaptation structurelle et des mesures d’économie », indique-t-on depuis le Puy-de-Dôme.

« L’adaptation de la masse salariale est inévitable, poursuit Jérôme Galy-Dejean. Nous avons déjà signé un accord de performance collective qui a permis de sauvegarder 350 emplois. Dès la rentrée, nous actionnons les dispositifs d’activité partielle de longue durée et, tout en maintenant le dialogue social, nous travaillerons à d’autres mesures de réductions des coûts. » Parmi ces mesures, sont cités la « réduction drastique des approvisionnements de matières premières, la baisse de moitié des intérimaires, le chômage partiel, et le renforcement du recouvrement des créances clients échues ».

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